"IL FAUT RASSURER L'ENFANT AVANT DE LE SOIGNER" :HoviAtté Julienne, inspecteur en éducation spécialisée, responsable du centre d’éveil du CHU de Cocody
Entretien réalisé en 2019
La
première responsable du centre d’éveil du CHU de Cocody revient sur les
bienfaits de son service.
Pensez-vous
que le centre d’éveil du CHU de Cocody a un réel impact sur les enfants ?
Ce service existe depuis 1998. Et moi, je
suis dans ma 21ème année d’exercice ici. Nous avons remarquéque nos enfants n’aiment
pas rester sur place. Un enfant en bonne santé déborde d’énergie, il bouge
beaucoup. Donc, lorsque que vous le voyez assis dans son coin, il faut
s’inquiéter. Il en est de même pour l’enfant hospitalisé. Nous avons vu le
bien-fondé d’ouvrir des centres d’éveil dans les pédiatries. Depuis que nous
sommes là, nous observonsles enfants et avons remarqué qu’avec notre apport, ils
arrivent à oublier leur handicap. Cela a permet aux soins médicaux d’agir plus
rapidement sur eux.
Comment
ont été vos débuts ici ?
Quand nous arrivions, les gens ne
croyaient pas en ce service-là. Prof.
Kouamé, le chef, en ce moment-là, était indigné. Il disait : « j’ai
besoin de sage-femme et on m’envoie des éducateurs ». Il nous a donné une
salle quelque part. Nous avons voulu leur prouver le contraire. Passé le
découragement des premiers moments, nous nous sommes mis au travail. Les
praticiens ont tout de suite remarqué qu’on avait un effet sur les malades. Ils
ont aussi remarqué que nous apportions beaucoup de gaieté non seulement chez
les enfants mais également au sein des travailleurs. Nous avons même puisé dans
nos poches pour égayer les enfants, avec les travaux manuels, les peintures,
etc. Et le temps passant, Prof. Kouamé
venait ici dans notre salle d’éveil chaque matin. Au point que les autres
médecins se plaignaient qu’il soit tout le temps au service d’éveil.Notre plan
d’action dans nos premiers moments était de se faire une place dans cet
hôpital. Alors, nous avons aussi agi sur le personnel. Nous avons même
introduit la fête des mères et des pères ici, aussi bien avec les parents des
malades que le personnel. Aujourd’hui, nous somme même submergés. Quand on
n’est pas là, on le sent tout de suite.
Vous
n’êtes pas assez nombreux pour vous occuper des enfants….
Nous étions huit ici. Mais aujourd’hui
nous sommes 5. Nous avons besoin de personnel. Il faut un éducateur pour chaque
service. Le service d’éveil prend aussi en charge, psychologiquement, tout
enfant interné ici, pas seulement hospitalisé. Quand l’enfant est de passage,
il peut venir d’abord ici dans nos locaux, jouer, bavarder, avant d’être reçu
par le médecin. Ce qui lui permet de combattre son angoisse de l’hôpital.
C’est
un travail difficile…
Ce que nous faisons est un
sacerdoce. Si on veut tenir compte de
l’argent, on serait découragé. Mais les enfants nous le rendent tellement bien…
Comment
se passe une journée ici ?
D’abord, nous avons scinder le service
d’éveil en deux. Un au 5ème et un autre 8ème étage. Le matin, la
première activité, ce sont les visites des enfants malades, avant le passage
des médecins. Lors de ces visites, il y a des contes, par exemple. Après le
conte nous demandons à l’enfant ce qu’il veut faire. Cela dépend de son
handicap. Il y a le dessin, le colorage, le découpage, le collage, les jeux de
carte, de construction de lego…). Ceux qui peuvent se déplacer dans nos locaux
viennent. Certains aussi préfèrent regarder la télé. Nos heures de descente, ce
sont des heures officielles :16h. Or à 16h, c’est en ce moment que l’enfant
a envie de se recréer. Si on avait suffisamment de personnel, l’idéal aurait
été que nous fassions des permanences.
Quelles
sont vos perspectives ?
Nous avons besoin de diversifier les activités
qu’on donne aux enfants. Dans les chambres, un enfant peut avoir envie de
lecture, ou d’autre chose. Parfois nous n’avons pas ce qu’ils veulent et c’est
dommage. Nous avons aussi besoin d’Internet, car aujourd’hui, les enfants
veulent être en interaction avec d’autres enfants d’ailleurs. Et nous avons
besoin de plus de personnel. Après la crise, c’est devenu compliqué, car les
budgets ont diminué, nos responsables privilégient certains aspects. Mais nous
avons de plus en plus de besoins. Il faut renouveler les jeux chaque fois,
parce que les enfants les détruisent vite.Nous sommes un service utile et cela
a été déjà prouvé. Le centre d’éveil est certes encore méconnu mais très
important pour la prise en charge des enfants malades. En général ici,
lorsqu’on voit un enfant hospitalisé en train de jouer, on se dit :
« tiens, ce petit gars-là va bientôt rentrer chez lui, à la maison ».
Entretien réalisé par Raphaël Tanoh
Leg : Mme Hovi demande de l’aide
pour équiper son service.
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