N’Guessan N’Dri Roger, président de l'AICC: "IL FAUT SANCTIONNER CEUX QUI SE RACCORDENT MAL''
N’Guessan N’Dri Roger,
président de l’Association
#intersyndicale# des #copropriétaires# de Cocody
(Aicc) :
Depuis
les dernières #grandes pluies#, les Abidjanais ont compris qu’ils étaient
concernés par la question de l’assainissement. Dans cette interview, N’Guessan
Roger interpelle les réfractaires.
Depuis
la campagne de sensibilisation de l’Office national de l’assainissement et du
drainage (#Onad#), on a constaté qu’à Cocody, notamment à la Riviera, beaucoup de
personnes se sont connectées de façon anarchique aux ouvrages d’assainissement.
Etes-vous informé de cela?
Effectivement, le volet
assainissement est très souvent laissé pour compte, que ce soit dans les
projets immobiliers ou dans les constructions de particuliers. Ce n’est pas le
souci premier des Ivoiriens au début. Ce n’est qu’après qu’il s’en occupe.
Selon
vous pourquoi le phénomène a pris de l’ampleur ?
Je pense que la faute
est à l’Etat. Il faut être là au début, dès le premier coup de pioche pour
prévenir le promoteur immobilier ou le particulier qui construit sa maison de
la nécessité des voiries, réseaux
divers (VRD) ; de se raccorder convenablement au réseau d’assainissement. Ce
qu’il ne faut pas faire par contre, c’est d’attendre que les branchements
anarchiques soient effectués pour ensuite venir sensibiliser.
Comment
expliquez-vous cette insouciance palpable des promoteurs immobiliers vis-à-vis
des VRD ?
C’est parce qu’ils n’en
font pas un véritable problème au départ. Je pense qu’en leur donnant les
permis de construire, l’Etat doit pouvoir fixer les règles. De nombreuses personnes
sont obligées de creuser des fosses septiques. Mais on ne peut le faire
partout, avec la démographie galopante. Au Génie 2000 où je loge, nous avons rencontré
ce problème avec notre promoteur. Il avait créé un système de manière à évacuer
nos eaux usées dans la brousse. Cela a commencé à nous créer des problèmes
lorsque des constructions sont apparues à l’endroit où les eaux usées étaient
déversées. Quand il pleuvait alors, l’eau remontait chez les habitants. Il a
fallu un projet d’assainissement du gouvernement pour nous sortir de ce pétrin.
Grâce à cela, nous avons été raccordés à un collecteur principal.
Donc,
en fin de compte, c’est l’Etat qui est venu faire votre travail à votre place.
C’est cela. Et ce n’est
pas normal que ce soit ainsi. Dès le premier coup de pioche, il faut veiller à
ce que les raccordements au système d’assainissement se fassent correctement et
non dans l’anarchie. Il faut donner des consignes fermes. C’est le rôle de l’Onad.
Il faut veiller au grain. Il faut surtout sanctionner.
Le
prix pour un raccordement correcte n’est pas si cher (environ 200.000 FCfa).
Pourquoi les Abidjanais s’y dérogent à chaque fois qu’ils en ont l’occasion?
Je pense que la
population aime la facilité. Les gens se disent, qu’est-ce qu’ils ont à perdre
en raccordant le système des eaux usées à celui des eaux de pluviales. La
conséquence, c’est que lorsqu’il pleut, le système est bouché et l’eau remonte
chez eux. L’Etat doit continuer la sensibilisation tout en restant ferme.
Entretien réalisé par
Raphaël Tanoh
Leg : N’Guessan
Roger demande à l’Etat de sanctionner les réfractaires.
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