Tapé Djédjé Apollinaire: VOICI LES NOUVEAUX SALAIRES# !!!
Dans
cette interview, Tapé Djédjé donne des précisions sur le déblocage des salaires.
Le
chef de l’Etat a annoncé pour janvier le déblocage des salaires. Peut-on citer les catégories concernées par la
mesure ?
Nous avons la catégorie D qui représente
les agents de bureau. La catégorie C :
ce sont les fonctionnaires qui ont le niveau Bepc. La catégorie B, représentant
ceux qui ont le baccalauréat. Vous avez ensuite la catégorie A 3, c'est-à-dire,
les licenciés. Et la catégorie A 4, ceux qui sont entrés à la fonction publique
avec la maîtrise. Vous pouvez aussi être
nommé de façon exceptionnelle dans les catégories A5, A6 et A 7.
Quelle
est l’intervalle salarial entre ces catégories ?
L’intervalle salarial varie entre trente
à quarante mille FCFA entre catégories. Mais je sors du cadre des enseignants
qui ont une grille salariale un peu particulière.
Dans
les détails…
Dans les détails, la catégorie D a un
salaire d’environ 60.000 F. Celui de la catégorie C tourne autour de 90.000 F. Quant à la catégorie B, la paie est d’à peu
près 120.0000 F. Le fonctionnaire de la catégorie A 3 touche un salaire brut de
150.000 F pendant que celui de la A 4, est payé à 180.000 F. Voyez-vous, cela
démontre même la misère des factionnaires ivoiriens. Pour les catégories A 5, A
6, A7, c’est de façon exceptionnelle que le président de la République les nomme.
Mais le salaire de la catégorie A 5 va au-delà de 200.000 FCFA. La catégorie A
6 dépasse les 250.000 FCFA.
On
parle aujourd’hui de déblocage, mais cette notion est un peu floue dans la tête
des Ivoiriens. Peut-on avoir une idée de la proportion de cet avancement dans
les salaires ?
Le déblocage est d’abord une procédure
technique. Lorsque le fonctionnaire a le concours, il est automatiquement en
deuxième classe, premier échelon. C’est
sur les échelons que le déblocage joue ensuite. Avec une ancienneté de deux
ans, il passe à l’échelon suivant, jusqu’à huit ans. A partir donc de la
huitième année, vous passez en première classe. Quand vous prenez les agents de
la catégorie B, le barème officiel fixe le salaire à 123 732 F dès la
deuxième année. Mais quand il passe à l’échelon suivant, sa paie est de 135.405
F. A la sixième année, sa rémunération augmente à 148.245F. Puis à 161.085 F, à la huitième année. A partir
de ce moment, le fonctionnaire passe en
première classe. Dans cette classe aussi, chaque deux an, son salaire connaîtra
une hausse, pendant six ans. Avant de
passer en classe principale pour six autres années avec une augmentation tous
les deux ans. Ensuite vient la dernière classe, la classe exceptionnelle, avec
une croissance du salaire tous les deux ans au cours des six ans que le
travailleur y passera. Donc, avec le déblocage, le fonctionnaire de la
catégorie B se retrouve à la fin de sa carrière avec un salaire brut de 274.312
F, dans la classe exceptionnelle et au
dernier échelon. Cela sans avoir changé de catégorie. Alors que sans le
déblocage, cette rémunération n’est que d’environ 123.000 F. Ce qui est le cas
depuis 1988.
Avec
cette différence, c’est donc une véritable bouée d’oxygène pour les
fonctionnaires.
Effectivement. Cela nous réjouit donc
que le chef de l’Etat accepte de
débloquer les salaires.
Qu’en
est-il des autres catégories ?
Pour la catégorie A3, en deuxième classe
premier échelon, le fonctionnaire a un salaire brut de 173.925 F avec un indice
de 745. Vers la fin de sa carrière, après une augmentation chaque deux ans, il
se retrouve en classe exceptionnelle avec un salaire brut de 454.073 F pour un
indice de 1945. Maintenant, la catégorie D, le plus petit fonctionnaire dans la
chaîne. Il vient à la fonction publique avec l’indice 340. Il a un salaire brut
de 79.375 F quand il est en deuxième classe, premier échelon. Mais une fois en classe exceptionnelle, son salaire passe à 114. 394F, tandis
que son indice est fixé à 490. Pour le fonctionnaire de la catégorie C, l’indice
est de 385 en deuxième classe, premier échelon. Sa paie fait 89.881 F. Au
moment d’aller à la retraite, l’indice est de 705 pendant qu’il voie son
salaire brut augmenter à 164.587 F.
Alors,
les fonctionnaires sont depuis 1988 à la deuxième classe, premier échelon.
Exact. Mais il faut noter qu’il y a
entre temps des concours professionnels qui entraînent pour certains des
bonifications d’indices. Sans oublier les allocations familiales qui peuvent
jouer sur les salaires. Mais ce n’est jamais représentatif.
Le
déblocage des salaires sera étendu sur cinq ans. Est-ce à dire qu’à partir de
la cinquième année, le fonctionnaire qui est sur le point d’aller à la
retraite, aura sa paie de la classe exceptionnelle ?
C’est le cumule qui va être fait depuis
1988, jusqu’en 2014. Pour celui qui a commencé
à travailler avant 1988, on ne prendra son salaire en compte qu’à partir de
1988. De même que le fonctionnaire qui a débuté en 2013 n’aura pas de
bonification puisqu’il n’aura pas encore atteint ses deux ans d’ancienneté.
Etes-vous
confiant pour le déblocage en janvier ?
La date de janvier sera respectée, nous
en sommes conscients. Ce qui nous gêne par contre, c’est l’étalage sur 5 ans.
Ensuite, la revalorisation dont le chef de l’Etat a parlé et qui est tout un
mystère. Qu’est-ce qu’on revalorise au juste ? Nous avons travaillé sur un
contenu qui disait que les salaires seraient revalorisés de 35.000 F,
c'est-à-dire en ajoutant 150 points d’indice sur l’ensemble des fonctionnaires
qui n’ont aucune grille salariale particulière. Ensuite, viendrait le
déblocage. Mais la revalorisation n’a pas été suffisamment commentée. Le
fonctionnaire aura-t-il exactement ces 35.000 F en plus du déblocage ?
Rien n’a été précisé.
Le
déblocage pourra-t-il changer la vie du fonctionnaire ?
Il ne concerne pas tout le monde. Des
milliers de nouveaux fonctionnaires vont subir l’annonce du déblocage, parce
que les marchandises vont augmenter sur le marché. Le transport également. Aujourd’hui,
il est plus question de revaloriser les salaires. Surtout que la revalorisation
indiciaire agit sur le calcul de la pension. Alors, si c’est seulement le
déblocage qui va être fait, alors le président n’aura vraiment rien fait pour
nous.
Interview réalisée par Raphaël Tanoh
Leg : M. Tapé attend des
explications plus claires sur la revalorisation des salaires.
Merci pour les informations!
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