Dr Moussa Fadiga Al-Farouk, Raïs de l'AMSCI: '' COMMENT CHOISIR SON MOUTON''





A quelques jours de l’Aïd el-Kebir et à quelques semaines de l’élection présidentielle, le Raïs national de l’Amsci parle aux Ivoiriens.

Lors de votre colloque les 5 et 6 septembre dernier, vous avez rejeté tout acte de terrorisme. Selon vous, les musulmans ivoiriens sont-ils à l’abri de ce fléau, vu notre proximité avec le Mali où le terrorisme sévit?
Avant tout propos, il est de coutume en islam que je vous adresse la salutation. Que la paix d’Allah, sa miséricorde et sa grâce soit avec vous et tous ceux qui liront cet entretien. Les gens de la Sunna en Côte d’Ivoire et tout bon musulman ne peuvent que condamner et se désolidariser du terrorisme. L’islam, la religion que nous a laissée le prophète de l’humanité entière, Muhammad (que la paix d’Allah et son salut soient sur lui) est une religion de tolérance et de paix. Nous pouvons éviter ce qui est arrivé à nos frères Maliens justement par la communication et en réactualisant les connaissances de nos imams sur ces notions-là.

Que faire concrètement, selon vous pour l’éviter
Par le biais du net, des jeunes ont été endoctrinés puis enrôlés dans les rangs des djihadistes. C’est le constat qu’on peut faire si on regarde de près la situation. Des gens tapis dans l’ombre distillent des prêches enflammés et promettent monts et merveilles aux candidats, au soi-disant djihad. A ce sujet, l’Etat, par ses services de renseignements, peut apporter beaucoup. Nous, à notre niveau, avons les hommes qu’il faut, des docteurs dans différents domaines de la religion islamique pour donner la bonne information. Et pour ça, nous sommes disposés à mettre toute notre compétence au service de la nation. Nous avons d’ailleurs appelé le président de la République et le gouvernement du Premier ministre Kablan Duncan à un cadre de concertation ouvert à toutes les associations représentatives sur la gestion des questions d’intérêt général.

Aujourd’hui, on parle beaucoup des enfants microbes. Quel est votre point de vue sur la question ? 
Ces enfants-là ne doivent pas être appelés ainsi. Même s’ils se sont donné eux-mêmes ce nom, nous en tant que religieux, ne pouvons et ne devons pas les appeler de la sorte. Ce qu’ils font dans la rue est inexcusable certes, mais nous avons en tant que société et en tant que parents, notre part de responsabilité est engagé dans ce qui nous arrive aujourd’hui. Ces enfants ont été manipulés et formés pour la guerre en bandes organisées pendant la crise postélectorale. Après, ils ont été laissés pour compte. L’enfance, c’est l’insouciance et l’immaturité. Donc il faut urgemment les retirer de la rue.

Comment faire pour en finir avec ce phénomène?
Ces enfants ont besoin d’aide. Je demande aux pouvoirs publics, aux bonnes volontés, à tous ceux qui travaillent sur des sujets liés à l’enfance de militer en faveur de la mise en place  de centre de rééducation et du personnel qualifié, susceptible de contribuer à leur socialisation. Nous, les imams, nous prions pour qu’Allah nous pardonne et mette fin à cette épreuve.

Nous sommes à l’approche de l’élection présidentielle. Pensez-vous que les Ivoiriens pourront éviter les violences de 2010
Nous savons tous qu’il n’est dans l’intérêt de personne que ce pays brûle à nouveau. La guerre n’est pas une bonne chose. Nous ne pouvons donc que souhaiter la paix. Et je pense que c’est ce que les Ivoiriens ont voulu depuis toujours. C’est aux leaders politiques, aux partis et groupements politiques  de faire en sorte que nous demeurions en paix. Faites votre sondages et vous constaterez qu’aucun Ivoirien ne veut la guerre. Tous souhaitent la paix. Qu’Allah nous donne cette paix-là !

Quel conseil donneriez-vous aux Ivoiriens dans ce sens ?
Nous disons que les Ivoiriens aiment la paix depuis toujours. Nous demandons à ceux qui font la politique de ne pas opposer les populations, les unes aux autres. Pour espérer avoir le suffrage de la masse, il leur faut plutôt  proposer ce qu’ils peuvent faire de mieux pour le pays par rapport à leurs concurrents et surtout éviter d’opposer entre elles les ethnies ou les religions. C’est le chemin que nous leur déconseillons. Ceux qui souhaitent voter, qu’ils aillent le faire dans le calme et la discipline. Ceux qui souhaitent s’abstenir, c’est aussi un choix. Ils en ont le droit, mais il serait sage qu’ils restent chez eux sans empêcher qui que ce soit d’user de son droit de vote.

Aujourd’hui, quel est le principal combat que les musulmans sunnites mènent en Côte d’Ivoire et quel est votre relation avec les autres confessions religieuses ?
La Sunna  dans son ensemble est très simple. Nous faisons le culte tel qu’il nous a été enseigné par le prophète de l’humanité, Muhammad (paix et salut d’Allah sur lui). En somme, nous n’enlevons rien aux pratiques cultuelles que le prophète de l’humanité a laissées et nous n’y ajoutons rien. Voici ce que nous faisons et ce que nous nous évertuons de diffuser partout. Nos relations avec les autres confessions religieuses sont très bonnes. Nous respectons leurs pratiques pour qu’en retour, ils nous renvoient la balle.

La fête de la tabaski est proche. Les Ivoiriens vont choisir leurs moutons. Comment faire, selon vous, pour choisir le meilleur mouton ?
Le mouton de tabaski est un mouton de deux années environ. Un mouton en bonne santé, non mutilé et plaisant à voir comme cadeau à offrir au créateur. A ce sujet, nous interpellons nos frères qui exercent dans le commerce du bétail à ne pas verser dans la surenchère à chaque fois que les musulmans veulent pratiquer leur religion. Tout comme pendant le mois de ramadan, les prix flambent, empêchant du coup plusieurs musulmans de pratiquer convenablement leur religion. Que ceux qui s’adonnent à ce genre de pratiques sachent qu’il n’est pas bien de renchérir sans raison valable. Pourquoi pratiquer un prix normal pendant le reste de l’année et augmenter brusquement pendant les périodes où les gens souhaitent accomplir  leur devoir religieux ? Nous exhortons les décideurs à mieux encadrer les fluctuations des prix. Nous ne pouvons que lancer des appels mais l’Etat, lui, peut prendre des décisions idoines.

La couleur ou la taille du mouton sont-elles importante pendant l’immolation?
Non pas du tout. La couleur en matière de sacrifice à Allah n’a aucune importance.  Que se soit un mouton de couleur noir, blanc ou marron, peu importe. Pourvu qu’il soit en bonne santé, non mutilé et plaisant à voir.

Quels conseils donnez-vous aux musulmans pour passer une bonne tabaski ?
La tabaski, c’est pour bientôt. Je demande aux musulmans de faire l’effort dès maintenant pour mettre un peu de revenu de côté afin de s’acquitter de cette deuxième fête importante de l’islam. Je souhaite bonne tabaski à tous et qu’Allah répande la paix en Côte d’Ivoire.

Réalisée par Raphaël Tanoh

Leg : Dr Moussa Fadiga invite les Ivoiriens à voter dans la paix.

Intertitre : Tous les Ivoiriens veulent la paix
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