INTERVIEW BRINDOU M'BIA, DG DE LA POLICE, "IL N'Y AURA PAS DE RELACHEMENT"
Environ
deux semaines après le déploiement des forces de sécurité dans les différents
quartiers d’Abidjan, le Dg de la police fait le point et rassure.
Depuis
mi-août, les forces de sécurité on investi les rues de la capitale économique
pour endiguer la criminalité. Quel est le point aujourd’hui ?
Sur ce point, il faut que vous sachiez
que de janvier 2015 jusqu’en fin juillet, le taux de criminalité en Côte
d’Ivoire était linéaire. Mais de début août jusqu’au 27 du même mois, nous nous
sommes rendu compte que ce taux augmentait. Vous avez par exemple le cas du Libanais
qui a été assassiné à Yopougon-Wassakara. Vous avez également la mort de
l’étudiante Abogny Claude Larissa dans cette même commune pendant qu’elle
allait passer son examen de BTS (Ndlr : Brevet de technicien supérieur).
Sans oublier le monsieur braqué alors qu’il venait d’effectuer un retrait à la
Banque et le Français sur qui on a tiré à Marcory. Tout ça pour vous dire qu’à
partir de ce moment, nous avons senti que la criminalité prenait des
proportions inquiétantes. Il fallait donc prendre des mesures et nous l’avons
fait. Nous avons détruit les fumoirs, fait des descentes dans les zones
fumigènes, etc. Aujourd’hui, le taux a fortement baissé grâce à ces actions. Au
niveau des vols de véhicules par exemple, il y a eu une baisse significative de
-48,15%. Pratiquement de moitié. Du 1er au 19 août, nous étions à 27
vols de véhicules dans tout le pays. Mais du 20 au 31 du même mois, nous sommes
arrivés à 14 vols. Au niveau des vols à main armée dans les domiciles, nos
actions ont également porté. Du 1er au 19 août, on était à 34 cas.
Du 20 au 31, nous sommes descendus à 24. Une baisse de -29,41%. Quant au total
de toutes les infractions dans le pays, pendant la période du 1er au
19 août, nous en avons enregistré 76 (vols de domiciles, de commerces, de
véhicules…) Pour vous donner un peu une idée sur la proportion qu’avait pris la
criminalité sur l’ensemble du territoire. Abidjan seule représente environ 80%
de ces infractions. Mais avec les actions que nous avons menées sur le terrain,
nous sommes descendus à 59 infractions à la date du 31 août. Et ce taux
continue de baisser. A l’époque, la sécurisation était le travail de la police
seule. Aujourd’hui, il y a, en plus de la police, le Centre de coordination des décisions opérationnelles (Ccdo), la
gendarmerie. Et comme nous avons des infractions beaucoup plus graves la nuit,
nous avons aussi demandé que les militaires viennent nous appuyer.
Il
y a un constat: lorsque les forces de l’ordre sont déployées, la criminalité
baisse. Mais aussitôt que vous cessez le déploiement, les bandits reviennent.
Comment comptez-vous éviter cela ?
Il n’y aura pas de relâchement cette
fois-ci ! Sachez-le ! Nous sommes partis pour de bon. En même temps
que ce travail des hommes en tenue se fait, il y a également un travail de fond
qui est fait par la police judiciaire.
Selon
vous, est-ce ce travail de fond qui pourra venir à bout de la question des «enfants
microbes» ?
Je voudrais vous rassurer en ce qui
concerne les «microbes». Comprenez tout simplement que c’est un phénomène de
mode. Pour nous, ce n’est rien d’autre qu’une infraction nouvelle. Si vous le
remarquez bien, depuis 1978, il y a toujours des effets de mode en Côte
d’Ivoire. D’abord, on a vu les ‘‘surprises parties’’, ensuite les championnats
dans les villages, puis, les ‘‘Bôrô d’enjaillement’’, où les enfants grimpent
sur les bus pour faire des acrobaties. On a même assisté un moment à des
combats entre quartiers, histoire de voir qui est le plus fort. Et puis, après
la crise postélectorale, les jeunes ont pensé qu’ils pouvaient montrer qu’ils
n’ont pas peur; qu’ils peuvent s’attaquer aux grandes personnes. Ce qui a donné
ce que vous appelez les ‘‘enfants microbes’’. Mais nous avons endigué ce
phénomène parce que le lieu le plus privilégié de ces délinquants, c’était
Abobo-gare. Et nous y avons pris des dispositions. Aujourd’hui, on n’entend
plus parler de cet endroit. Au niveau de Yopougon, retenez que ce ne sont pas
les ‘‘microbes’’ qui ont posé problème. Ce sont plutôt les rumeurs qui ont mis
les gens en émoi. Il y a eu le meurtre de la jeune Larissa, certes, mais c’était
surtout des rumeurs qui ont inquiété la population. On faisait croire qu’il y a
avait des attaques par-ci, par-là. Nous voulions à tout prix éviter que cette
psychose se propage dans les autres communes.
Avez-vous
pu mettre la main sur ceux qui colportaient ces rumeurs ?
Nous travaillons là-dessus. Mais c’est
un travail de longue haleine.
Les
élections approchent, une assurance pour la population ?
Je peux seulement vous rassurer que nous
allons assurer la sécurité des Ivoiriens. Nous sommes un Etat souverain, nous
sommes des acteurs de la société, nous ferons en sorte que les élections se
passent dans la quiétude.
La
question des coupeurs de route revient aussi pendant cette période…
A ce niveau également, nous avons pris
des dispositions. Nos mesures sécuritaires ne concernent pas seulement Abidjan.
Interview réalisée par Raphaël Tanoh
Leg : Le Dg de la police rassure
que la sécurité ne sera pas relâchée.
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