RISQUES DE CANCER: DANGER SOUS LES PYLONES!!!
En 2011, Ako Yapo, le chef de village d’Agban-Attié
(Banco II) se plaignait d’une grave injustice. Non content de les abandonner
aux éboulements qui avaient déjà coûté une trentaine de morts dans leurs rangs,
l’Etat selon lui, les laisse sous une autre menace : les pylônes de haute
tension, au-dessous desquels ils vivent. Depuis lors, lui et les habitants
d’Agban-Attié espèrent dédommagement. Plusieurs réunions ont eu lieu dans ce
sens avec l’ancien préfet du district d’Abidjan, Sam Etiassé. Mais le constat
est que les habitants d’Agban-Attié ne sont pas les seuls à vivre sous ces
hautes tensions. Presque partout où ces gigantesques pylônes électriques
traversent la capitale économique, il y a des personnes pour élire domicile à
côté. A Cocody, par exemple, au niveau du pont de la 8ème tranche,
un vaste quartier précaire s’étend sous ces engins effrayants. Le passage de
ces énormes piliers métalliques coupe une partie de la 7ème tranche
en deux. Et tout en bas, garages, commerces et habitations pullulent. Majoritairement
pauvres, les personnes qui vivent sous ces pylônes, estiment qu’elles n’ont
nulle part où aller. Plus encore, pour elles, il n’y a pas de risque : puisqu’elles
sont là depuis des années et jamais un fait de santé lié à ces hautes tensions
n’a été signalé. Une situation qui amène beaucoup d’Abidjanais à
s’interroger : est-il véritablement dangereux d’habiter sous un pylône de
haute tension ? Un expert généticien enseignant à l’université Félix
Houpouet-Boigny précise que les études tendent de plus en plus à démontrer la
dangerosité des pylônes. « Plusieurs facteurs sont à prendre en compte
selon que les gens habitent à côté où loin », indique ce spécialiste qui
préfère garder l’anonymat. Selon lui,il faut aussi tenir compte de la fréquence
de rayonnement de ces engins. Mais le constat, à l’entendre, est que ces
pylônes de haute tension ont des conséquences sanitaires sur la population,
pouvant entraîner des problèmes génétiques. Donc, des malformations. Le risque
pour la santé des personnes exposées aux champs électriques et magnétiques de
fréquence extrêmement basse (50-60 Hz dits «Ebf») a été largement étudié
en Europe, notamment en France. Le 11
novembre 2013, le Figaro publiait un article mémorable sur le sujet. Il y apparaît
que les risques de cancer qui pourraient en résulter restent encore flous.
« En dehors des leucémies, les études ne montrent pas de risques de
cancer, notamment de tumeur cérébrale », explique l’article. Le risque de
leucémie de l'enfant a néanmoins fait l'objet d'une trentaine d'études. Et ces
études montrent une augmentation significative du risque de leucémie pour une
exposition moyenne supérieure à 0,4 µT (unité de mesure d’induction
magnétique) et 0,3 µT. Les études ont été conduites par le Centre international
de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé (Oms). L’Oms classe
les champs électromagnétiques de 50-60 Hz en 2B, comme «peut-être cancérogènes»
pour le risque de leucémie de l'enfant. Les pylônes de haute tension sont dans
ce lot. Mais l’Oms précise que ce classement correspond à des indications de
cancérogénicité «limitées» chez l'homme. En outre, l’institution considère que
la preuve d'une causalité est «limitée» et les bénéfices d'une réduction des
champs sur la santé «douteux». Toutefois,
la communauté scientifique reste divisée et la méfiance de la population ne
désarme pas. Sans preuves irréfutables, la plupart estime que ces pylônes de haute
tension seraient ainsi responsables de plus de stress, de nervosité,
d'irritabilité et d'insomnies.
Raphaël Tanoh
Danger sous les pylônes électriques !
En 2011, Ako Yapo, le chef de village d’Agban-Attié
(Banco II) se plaignait d’une grave injustice. Non content de les abandonner
aux éboulements qui avaient déjà coûté une trentaine de morts dans leurs rangs,
l’Etat selon lui, les laisse sous une autre menace : les pylônes de haute
tension, au-dessous desquels ils vivent. Depuis lors, lui et les habitants
d’Agban-Attié espèrent dédommagement. Plusieurs réunions ont eu lieu dans ce
sens avec l’ancien préfet du district d’Abidjan, Sam Etiassé. Mais le constat
est que les habitants d’Agban-Attié ne sont pas les seuls à vivre sous ces
hautes tensions. Presque partout où ces gigantesques pylônes électriques
traversent la capitale économique, il y a des personnes pour élire domicile à
côté. A Cocody, par exemple, au niveau du pont de la 8ème tranche,
un vaste quartier précaire s’étend sous ces engins effrayants. Le passage de
ces énormes piliers métalliques coupe une partie de la 7ème tranche
en deux. Et tout en bas, garages, commerces et habitations pullulent. Majoritairement
pauvres, les personnes qui vivent sous ces pylônes, estiment qu’elles n’ont
nulle part où aller. Plus encore, pour elles, il n’y a pas de risque : puisqu’elles
sont là depuis des années et jamais un fait de santé lié à ces hautes tensions
n’a été signalé. Une situation qui amène beaucoup d’Abidjanais à
s’interroger : est-il véritablement dangereux d’habiter sous un pylône de
haute tension ? Un expert généticien enseignant à l’université Félix
Houpouet-Boigny précise que les études tendent de plus en plus à démontrer la
dangerosité des pylônes. « Plusieurs facteurs sont à prendre en compte
selon que les gens habitent à côté où loin », indique ce spécialiste qui
préfère garder l’anonymat. Selon lui,il faut aussi tenir compte de la fréquence
de rayonnement de ces engins. Mais le constat, à l’entendre, est que ces
pylônes de haute tension ont des conséquences sanitaires sur la population,
pouvant entraîner des problèmes génétiques. Donc, des malformations. Le risque
pour la santé des personnes exposées aux champs électriques et magnétiques de
fréquence extrêmement basse (50-60 Hz dits «Ebf») a été largement étudié
en Europe, notamment en France. Le 11
novembre 2013, le Figaro publiait un article mémorable sur le sujet. Il y apparaît
que les risques de cancer qui pourraient en résulter restent encore flous.
« En dehors des leucémies, les études ne montrent pas de risques de
cancer, notamment de tumeur cérébrale », explique l’article. Le risque de
leucémie de l'enfant a néanmoins fait l'objet d'une trentaine d'études. Et ces
études montrent une augmentation significative du risque de leucémie pour une
exposition moyenne supérieure à 0,4 µT (unité de mesure d’induction
magnétique) et 0,3 µT. Les études ont été conduites par le Centre international
de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé (Oms). L’Oms classe
les champs électromagnétiques de 50-60 Hz en 2B, comme «peut-être cancérogènes»
pour le risque de leucémie de l'enfant. Les pylônes de haute tension sont dans
ce lot. Mais l’Oms précise que ce classement correspond à des indications de
cancérogénicité «limitées» chez l'homme. En outre, l’institution considère que
la preuve d'une causalité est «limitée» et les bénéfices d'une réduction des
champs sur la santé «douteux». Toutefois,
la communauté scientifique reste divisée et la méfiance de la population ne
désarme pas. Sans preuves irréfutables, la plupart estime que ces pylônes de haute
tension seraient ainsi responsables de plus de stress, de nervosité,
d'irritabilité et d'insomnies.
Raphaël Tanoh
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