#saison des pluies#: LES #INONDATIONS# ONT COMMENCE!!!



Les premières pluies cette année ont rappelé que la saison risque de laisser  de mauvais souvenirs dans l’esprit des Abidjanais. La raison ? Des ouvrages dépassés par le temps.


Sauf miracle, certains quartiers d’Abidjan boiront encore la tasse cette année. Les pluies du début de semaine l’ont cruellement rappelé, avec l’inondation de certaines voies. Aux Deux-Plateaux où le spectacle était déprimant, le célèbre Boulevard Latrille était coupé en deux au niveau du carrefour « les Oscars ». Les hauts et fiers carrosses des riverains ont pataugé dans l’eau. En cause : le système d’assainissement qui n’arrive plus à jouer son rôle. « Il faut un véritable système d’évacuation d’eau au niveau du carrefour des Oscars. Le regard qui se trouve là est fréquemment bouché. En cas de forte pluie, l’eau stagne sur la chaussée et bloque la circulation. Même les piétons ont du mal à passer », témoigne Ouattara Lancina, un salarié qui habite la cité en face. Un peu plus au loin, au Mahou, les précipitations ont fait ressurgir les tristes souvenirs de juin 2014 où des boutiquiers et tenanciers de maquis, installés en bordure de route, s’étaient retrouvés piégés par l’eau dans leurs propres bâtisses. « Il a plu fort, mais pas assez longtemps. La route était pourtant inondée. On s’est tous dit : si ça commence tôt comme ça, comment ça sera quand nous allons rentrer dans la pleine saison pluvieuse»,  s’interroge Fofana Ali, gérant de kiosque au Mahou. C’est sûr, pour Ali : ils vont encore revivre les mêmes cauchemars de 2014. Ce gérant ne se souvient même plus le nombre de fois où il lui a fallu sécher ses meubles au soleil pendant le mois de juin dernier, parce que sa boutique prenait de l’eau à chaque pluie. Le problème ici, c’est qu’une partie de la voie principale qui part du Boulevard Latrille jusqu’à la route du zoo, disparaît sous l’eau dès qu’il tombe des cordes. Notamment, le tronçon entre le carrefour le Mahou et la Bicici. Les caniveaux sur ce segment sont bouchés. Ailleurs, ils n’existent que de nom. Comme à Abobo. La voie qui part de la gare d’Abobo jusqu’à BC, en passant par le camp commando, en pâtit chaque année. Déboucher les caniveaux sur ce tronçon est devenu un passe-temps pour les ouvriers. Même si cela n’empêche pas les inondations. En début de semaine, quand il a plu, l’eau stagnait encore au niveau du camp de la gendarmerie comme cela est de coutume. Mais ici, on semble se faire à ce spectacle. Pour beaucoup, curer les caniveaux ne suffit pas, il faut les fermer maintenant…avec des dalles. Quoi qu’il en soit, la tâche ne sera pas aisée, vu les habitudes qui ont maille à partir avec l’émergence à l’horizon 2020. A la Riviera-palmeraie, même si les pluies n’ont pas encore laissé de traces, cette année, on craint que les travaux entrepris pour mettre fin aux inondations n’y change pas grand-chose. Pourtant, l’Office nationale de l’assainissement et du drainage (Onad) a beaucoup œuvré pour rendre pratique les ouvrages d’assainissement, au niveau d’Abidjan. Le 12 janvier dernier, l’Onad a procédé au curage des caniveaux à Abobo. Le 18 janvier, c’était au tour de la commune d’Adjamé de recevoir la visite des hommes d’Amara Sanogo, le dg de cette structure. Là aussi, il était question de curage de caniveaux. Le 10 février, certains de ces ouvrages ont même été installés à Attécoubé par l’office. Et l’Onad installe en ce moment un réseau d’évacuation d’eau à la Riviera II, au niveau de la résidence d’Alpha Blondy.  La véritable plaie, selon une source proche de Mamadou Sanogo, le ministre de la Construction, du logement de l’assainissement et de l’urbanisme, c’est le désordre. Avec l’urbanisation, les Ivoiriens ont construit et se sont installés sans tenir compte des normes. Quand ce ne sont pas les ouvrages d’assainissements endommagés par les mauvaises habitudes, c’est leur insuffisance du fait de la démographie. La conséquence c’est qu’il faut du temps pour résoudre tous ces problèmes. Pour le ministre Mamadou Sanogo, l’une des solutions demeure l’élaboration des schémas directeurs d’assainissement des villes qui est en ce moment en cours avec l’appui de partenaires au développement. En mars, lors d’un entretien dans le N°007 de l’ « Urbanistique », un journal d’information du ministère, Mamadou Sanogo rappelait que le plan d’urbanisme dans les villes n’a pas été suivi. «Si bien que malgré les efforts de l’Etat, les villes ivoiriennes ont connu, ces dernières décennies, de nombreuses pathologies urbaines, le désordre urbain, l’insuffisance de logements décents, les inondations dues au dysfonctionnement des réseaux d’assainissement, l’occupation anarchique des zones dangereuses». En attendant que ce plan soit mis en œuvre, beaucoup d’Abidjanais devront accepter de souffrir un peu.

Raphaël Tanoh


Leg : Plusieurs routes ont été inondées après les pluies du début de semaine. 

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