#QUARTIERS PRECAIRES#, LA MORT PLANE TOUJOURS



Chez les Basoné, au Banco 1, personne n’aime la pluie. Elle traîne derrière elle une odeur de mort et ravive de tristes souvenirs. Quand il pleut Moussa, le père de famille, sort parfois son chapelet pour réciter des sourates. Ce au moment où plusieurs ménages dorment paisiblement tout en bénissant ce merveilleux moment. Moussa était là en 2009, lorsqu’à la suite d’une terrible averse, une vingtaine de personnes ont péri dans un éboulement ici au Banco1. Ça aurait pu être lui. Car sa maison n’est pas vraiment tout ce qu’il y a de plus sécurisant. C’est une espèce de bicoque érigée devant la colline de terre rouge qui borde l’arrière de ce quartier précaire. D’autres masures, encore habitées, sont dans la même situation. Recensés par le ministère de la Construction et sommés de quitter les lieux, plusieurs de ces habitants ont refusé d’obtempérer. Peut-être parce que personne ne leur a véritablement mis la pression. Mais le retour des pluies sonne de nouveau l’alerte. Et cette fois-ci avec vigueur. Dans la nuit de vendredi à Yopougon-Niangon, trois maisons se sont écroulées suite à l’averse qui s’est abattue sur la capitale économique. « Chaque fois nous disons la même chose. Tant qu’il n’y a pas de mort, personne ne s’occupe de nous », déplore le chef du village, Ako Yapo. Le plan Organisation des secours (Orsec) censé leur venir en aide s’est, selon les résidents de Banco 1, perdu dans les séries de mesures prises par le ministère de la Construction, Mamadou Sanogo, contre les zones à risques. « On ne parle plus d’Orsec », soupire Ako Yapo.  Depuis le passage des services du ministre dans le quartier en 2013, ils n’ont encore eu aucune réunion avec les autorités sur la question.  La pluie du week-end n’a fait aucun dégât, certes, mais personne n’est à l’abri, d’après Ako Yapo. Pareil à Abobo-Clotcha. L’eau commence à envahir les bassins d’orages qui environnent les maisons situées dans ce quartier. Les digues prévues par le ministre de la Construction pour les vider n’ont pas encore vu le jour. Et pendant que le ciel s’assombrit, ce sont près de 1.000 familles qui prient pour ne pas boire la tasse. 
Raphaël Tanoh

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