LA #RUE PRINCESSE# DANS LA SALETE






S’il y a un fait qui a la potentialité de ternir à jamais la réputation de la ‘’Rue princesse’’ de Yopougon, ce n’est ni le déguerpissement ni la débauche qui y a cours. Mais un virus pernicieux qui infecte peu à peu son environnement, ronge ses parois et s’installe gaillardement. Son nom? L’insalubrité. Elle est caractérisée par une longue flaque d’eau glauque qui borde le lieu de réjouissance depuis maintenant cinq ans. Son nid : le carrefour situé à la sortie sud. Au fil des années, cette eau prend l’allure d’un lac immonde, creuse de plus en plus la chaussée, et s’étend telle une pieuvre vers les façades des illustres bars et maquis de la ‘’Rue princesse’’. Combien sont-ils à se pincer le nez en traversant aujourd’hui cette célèbre rue  jadis embaumée des saveurs de grillades et de boissons? Qui n’a pas ressenti cette affreuse sensation qui retourne l’estomac et remplit les yeux de larmes à la vue de ce spectacle affligeant ? Pourtant, la plus grande menace, ce n’est pas cette espèce de marigot infecte qui ne cesse de grossir et empêche les véhicules de circuler, mais plutôt l’indifférence. L’indifférence pour ces vendeuses de nourritures, longeant la voie et qui exposent leurs mets à ciel ouvert. L’indifférence également pour ces clients qui viennent là pour manger, avec comme dessert cette exhalation fétide ; et comme panorama pour digérer, une mare d’eau verdâtre. Les boutiquiers, les tenanciers de maquis, les artisans qui pullulent dans le coin ont eux aussi fini par s’accoutumer à cette situation. Et tout le monde s’y complait. Moussa, un tailleur dont l’atelier côtoie la flaque de détritus, prend ses ablutions, mange et travaille près de cette insalubrité. Il en est presque venu à considérer ce spectacle malsain comme un fait tout à fait normal. A tort d’ailleurs. Parce que ce petit lac importunant n’est pas prêt de s’assécher. La traînée pestilentielle part du modeste quartier situé derrière la ‘’Rue princesse’’. Les regards qui s’y trouvent sont bouchés et ingurgitent leurs excédents innommables sur la chaussée. Le vomi se mêle aux eaux usées des caniveaux obstrués par les branchements anarchiques.  Et c’est ce concentré de saletés qui se retrouve au carrefour et file sur la célèbre voie. Si rien n’est fait, nul doute que cette eau va se retrouver un jour devant la mairie, située à environ 200 mètres. Bien sûr, Doulaye Koné, le responsable de la communication en est conscient. Le maire Gilbert Kafana Koné, selon lui, a déjà abordé la question avec une équipe de la Radio télévision ivoirienne (Rti). L’un des pans de ce problème d’assainissement est géré par la Société de distribution d’eau de Côte d’Ivoire (Sodeci), souligne-t-il. Il s’agit des branchements anarchiques sur les caniveaux.  La surpopulation, à l’entendre, a provoqué une surexploitation des ouvrages publics. L’aspect dont s’occupe la mairie, au dire de Doulaye Koné, c’est celui concernant les regards. Ces ouvrages sont aussi surexploités que les caniveaux. Les vendeuses de nourritures qui sont les premières touchées par le phénomène, sont celles-là même qui bouchent le système d’assainissement. « Il faut une sensibilisation. Le maire l’a déjà indiqué. Après la sensibilisation, s’il faut réprimer afin que les gens respectent les ouvrages d’assainissement ; nous allons le faire », promet le responsable de la communication de la mairie de Yopougon. En attendant, il faut craindre que la saison pluvieuse ne vienne envenimer les choses.
Raphaël Tanoh


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