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Affichage des articles du juin, 2014

#échangeur Agban#: COMMENT LES PIETONS DEFIENT LA MORT

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La glissade…La roulade…Le choc !... L’ambulance des sapeurs-pompiers militaires qui arrive…La civière…La morgue. Difficile d’imaginer autrement cette scène. Les piétons qui arpentent le talus ce matin pour rejoindre l’échangeur d’Agban jouent manifestement avec la mort. En cas de dégringolade, c’est une chute de dix mètres qui les attend, jusqu’en bas de la pente de terre abrupte qui longe l’autoroute du nord. La cascade pourrait même finir sur la chaussée bouillante. Et bonjour les dégâts ! Beaucoup parmi ces personnes arrivent de Yopougon. Le gbaka (véhicule de transport en commun), qui les a transportées, a freiné cinq minutes plus tôt sous l’échangeur. En un quart de seconde, l’apprenti a sauté à terre, avant de vociférer : «Agban, ça descend !» C’est le nom de l’arrêt. Si vous voulez vous rendre à Adjamé et que le gbaka passe par-là, il n’y a pas meilleur endroit. Seul problème : comment rejoindre la voie au-dessus? Traverser les deux versants ...

LA #RUE PRINCESSE# DANS LA SALETE

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S’il y a un fait qui a la potentialité de ternir à jamais la réputation de la ‘’Rue princesse’’ de Yopougon, ce n’est ni le déguerpissement ni la débauche qui y a cours. Mais un virus pernicieux qui infecte peu à peu son environnement, ronge ses parois et s’installe gaillardement. Son nom? L’insalubrité. Elle est caractérisée par une longue flaque d’eau glauque qui borde le lieu de réjouissance depuis maintenant cinq ans. Son nid : le carrefour situé à la sortie sud. Au fil des années, cette eau prend l’allure d’un lac immonde, creuse de plus en plus la chaussée, et s’étend telle une pieuvre vers les façades des illustres bars et maquis de la ‘’Rue princesse’’. Combien sont-ils à se pincer le nez en traversant aujourd’hui cette célèbre rue  jadis embaumée des saveurs de grillades et de boissons? Qui n’a pas ressenti cette affreuse sensation qui retourne l’estomac et remplit les yeux de larmes à la vue de ce spectacle affligeant ? Pourtant, la plus grande menac...

Abobo, Cocody, LE DESORDRE REVIENT

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Rasé fin 2012, l’ancien marché d’Abobo-gare semble avoir été abandonné à son propre sort. Les vieilles tôles qui entourent l’espace déguerpi commencent à être volées une à une. La broussaille qui y pousse fait dire à certains commerçants que l’Etat les a «chassés» pour rien. S’il n’y avait pas eu ces tôles, ils jurent qu’ils seraient revenus s’installer. N’est-ce pas d’ailleurs ce qu’ils font devant la mairie et tout le long des trottoirs? Les vendeuses de fruits, de vêtements et d’articles divers ont repris leurs droits. Difficile d’aborder l’entrée de la mairie sans buter contre l’une d’elles. Assises à même le sol, débout ou déambulant avec leurs marchandises, ces filles bravent depuis bien longtemps la police municipale et les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). Aussitôt délogées, elles reviennent avec leurs étals, plus galvanisées. La nuit, tout le périmètre de la mairie prend l’allure d’un marché. Depuis le déguerpissement musclé mais réussi de 2012, les ...

#QUARTIERS PRECAIRES#, LA MORT PLANE TOUJOURS

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Chez les Basoné, au Banco 1, personne n’aime la pluie. Elle traîne derrière elle une odeur de mort et ravive de tristes souvenirs. Quand il pleut Moussa, le père de famille, sort parfois son chapelet pour réciter des sourates. Ce au moment où plusieurs ménages dorment paisiblement tout en bénissant ce merveilleux moment. Moussa était là en 2009, lorsqu’à la suite d’une terrible averse, une vingtaine de personnes ont péri dans un éboulement ici au Banco1. Ça aurait pu être lui. Car sa maison n’est pas vraiment tout ce qu’il y a de plus sécurisant. C’est une espèce de bicoque érigée devant la colline de terre rouge qui borde l’arrière de ce quartier précaire. D’autres masures, encore habitées, sont dans la même situation. Recensés par le ministère de la Construction et sommés de quitter les lieux, plusieurs de ces habitants ont refusé d’obtempérer. Peut-être parce que personne ne leur a véritablement mis la pression. Mais le retour des pluies sonne de nouveau l’alerte. Et cette fois-...