Dr #Kouassi Brice# (DOREX) :"IL Y A ENCORE DE LA PLACE A L'UNIVERSITE"
A quand les orientations dans les
grandes écoles et universités privées ?
Les
orientations des étudiants du privé sortent ce jeudi. Elles seront disponibles
dès mercredi (ndlr : hier) à 23 heures 59 minutes.
Qu’est-ce qui a provoqué ce retard ?
C’est
vrai que le 21 septembre dernier, quand nous avons sorti les orientations des
universités publiques, on s’attendait à voir celles des grandes écoles et
universités privées sortir rapidement. Mais après les résultats, nous nous
sommes rendu compte qu’il restait 4.000 places à pourvoir encore dans les
universités publiques. Nous avons donc donné la chance aux bacheliers de
s’orienter de nouveau dans ces établissements.
Comment en ont-ils été informés ?
Nous
les avons appelés. Et c’était plus de 10.000 personnes. Nous avons également
mis des informations sur la plate-forme de la Dorex (Direction de l’orientation
et des examens ; ndlr). J’en profite pour inviter les parents d’élèves et bacheliers
à visiter nos sites : www.Dorexci.net et www.dorex-ci.
Qu’est-ce qui a provoqué ce gap alors
que de nombreux étudiants se plaignent de ce qu’ils n’ont pas été orientés des les universités publiques ?
Le
drame, c’est que plus de 75% des bacheliers veulent faire droit, science-éco ou
médecine. Il y a des filières comme anthropologie, philosophie, portugais où
nous n’avons pas pu combler le nombre de places. De plus, nous avons remarqué
que les parents ne veulent pas que leurs enfants soient orientés dans les
universités de Bouaké, Korhogo et Daloa. Ils ont peur de l’insécurité. Or, tout
est normal dans ces villes, depuis que la Côte d’Ivoire a retrouvé
l’intégralité de son territoire. J’ai même l’impression que l’insécurité se
pose avec plus d’acuité à Abidjan qu’à l’intérieur.
Toutes ces places ont-elles été comblées,
maintenant ?
Sur
une capacité de 17.200 places, nous n’avons pu orienter finalement que 15.488
bacheliers. Il reste donc encore 1.500 places à pourvoir. Mais nous ne pouvions
plus attendre. L’orientation au privé était prévue pour octobre normalement. Sur
la population initiale de bacheliers, nous avons d’abord extrait les 756
personnes admises à l’Institut national polytechnique Félix Houphouet-Boigny (Inphb).
Ensuite, les 15.488 bacheliers destinés aux universités publiques. C’est après
tout cela que nous avons orienté au privé. On ne pouvait pas procéder à
l’affectation dans les grandes écoles, sans passer par ces étapes.
Les étudiants orientés au privé veulent
parfois permuter dans une autre école ou une université publique. Est-ce
toujours possible ?
Bien
sûr. Notre ambition, c’est de laisser la liberté d’inscription aux bacheliers
dans un proche avenir. Il s’agit de faire en sorte que le bachelier puisse
choisir l’établissement de bts où il désire s’inscrire. Ensuite, nous passons
effectuer des contrôles. Mais il faut d’abord assainir les grandes écoles.
C’est pour cela que nous effectuons des contrôles depuis quelques mois qui ont
d’ailleurs abouti à la fermeture de certaines écoles privées.
Pour un tel projet, ne faut-il pas au
contraire augmenter le nombre d’établissements?
Les
établissements dont nous disposons peuvent absorber le nombre de bacheliers de cette
année.
Il y a un phénomène dont on parle
beaucoup : les inscriptions frauduleuses de certains étudiants sur les
listes des orientés de l’Etat. Cela arrive-t-il au privé ?
Cela
arrivait par le passé. Mais depuis que nous sommes parvenus à la centralisation
de l’orientation, en responsabilisant une structure, la Dorex, ces phénomènes
ont cessé. Quand nous affectons à l’Inphb, dans les universités publiques et
les grandes écoles, nous effectuons ensuite un contrôle physique dans ces
établissements. Après avoir passé, bien sûr, les fichiers des orientés aux
différentes structures. Nous passons d’ailleurs ces mêmes fichiers à la
direction de l’information scientifique et technologique (Dist) qui est aussi
chargée, entre autres, de l’enrôlement et de l’élaboration des cartes
d’étudiants. Donc, celui qui n’a pas été orienté, ne peut se retrouver dans la
base de données de la Dist. Il n’y a plus un seul opérateur mais deux au sein
du même ministère. Quand la Dorex finit son travail, la Dist prend le relais,
ensuite nous revenons pour le contrôle. Tout ça, pour éviter des cas de fraude.
Aujourd’hui, si vous n’êtes pas orientés, vous ne pouvez pas être enrôlés par
la Dist. Et si vous n’êtes pas enrôlés, vous ne pouvez pas vous inscrire en
tant qu’orientés de l’Etat.
La qualité du bts est remise en cause.
Beaucoup d’étudiants détenteurs du diplôme traînent sur le carreau. Y a-t-il une politique pour lui redonner son
lustre d’antan?
Les
gens posent beaucoup cette question, mais sans faire attention aux actions que
le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a menées
depuis 2008. Il y a eu, par exemple, la révision des programmes du bts,
c'est-à-dire la réforme du diplôme. Nous sommes passés de 54 à 27 filières d’affectations. Cela, pour une
meilleure adéquation formation-emploi. Le ministre a aussi réformé
l’organisation des examens du bts. Un service autonome pour contrôler ces
examens a vu le jour. A côté de cela, il y a des mesures que la Dorex a
entreprises de sorte à réduire la fraude à tous les niveaux de la chaîne de
l’organisation du bts. On ne peut pas éradiquer totalement ce phénomène, c’est
vrai, mais nous l’avons réduit considérablement.
Il y a aussi la question du stage qui
pose problème aux étudiants. Certains mettent du temps avant de soutenir…
Nous
sommes tous conscients qu’avec les difficultés du pays, le problème de stage se
pose avec acuité. C’est pour cela qu’aujourd’hui, si vous êtes admissibles au
bts, on vous donne le temps de trouver un stage, de rédiger le rapport de stage
et de soutenir. Il n’y a plus de délai comme nous le faisions auparavant. Mais
mieux encore, au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur, il y a une
direction appelée la Despriv qui a été responsabilisée pour régler les
problèmes de stage et d’insertion professionnelle des étudiants. Cette
direction va vers les entreprises, rencontre les chefs d’entreprises, les
directions de ressources humaines. De plus, nous avons mis en place un
partenariat depuis 2008 avec le secteur privé de sorte à mieux faire connaître
nos produits et permettre l’insertion de nos diplômés, leur permettre d’avoir
du stage et de l’emploi. Nous travaillons aussi avec le ministère de l’Emploi,
des affaires sociales et de la formation professionnelle. L’Agence d’études et
de promotion de l’emploi (Ndlr : Agepe) nous aide beaucoup. Sans oublier l'Agence nationale de la formation professionnelle (Agefop) qui nous soutient en termes de
formation en entreprenariat. Il n’y a pas que l’embauche qui va régler le
problème de l’emploi en Côte d’Ivoire. L’initiative privée compte beaucoup.
Raphaël
Tanoh
Leg :
Selon Dr Kouassi Brice, les étudiants ne veulent pas être orientés à
l’intérieur du pays.
Les procédures de permutation
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