«LES TRAVAILLEURS SONT INQUIETS POUR LA PRÉSIDENTIELLE»: Jean-Yves Abonga, président de l’Intersyndicale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (Ifci)
Comme
ses confrères de la Plateforme nationale ou de la Coalition, Jean-Yves Abonga
milite pour un climat apaisé pendant ces élections présidentielles. Il demande
également de meilleures conditions de vie aux fonctionnaires.
Comment
avez-vous géré la crise sanitaire ?
Nous avons tous été impactés. Mais le gouvernement
a pris des mesures d’accompagnement quand il le fallait pour soutenir les
Ivoiriens. Notamment les fonctionnaires qui sont en première ligne de la lutte
contre la covid-19. Mais sur certains aspects, les fonctionnaires sont restés
sur leur faim. Notamment au niveau de l’attribution des primes covid. Il y a
d’autres corporations qui n’ont pas été prises en compte dans le traitement. À
commencer par les agents de la santé. Ceux qui sont dans l’administration de la
santé ont été oubliés. Les enseignants également sont concernés par ces primes.
Après l’ouverture des classes, ils étaient exposés. Sans oublier les
inspecteurs de travail. C’est à travers leurs rapports que le gouvernement peut
payer les indemnités des travailleurs licenciés.
Avez-vous
été impactés sur le plan sanitaire ?
Il y a eu beaucoup de contamination au
niveau des fonctionnaires. Dans l’administration, des services entiers ont été
fermés pour ça. Comme au ministère de l’Economie et des finances.
Accompagnez-vous
l’Etat dans la gestion de la crise ?
Nous l’avions déjà annoncé. L’Ifci a
décidé d’une trêve pendant cette période. Maintenant que nous savons que nous
allons vivre avec cette maladie, nous avons commencé à reprendre nos activités.
Qu’est-ce
qui vous tient à cœur en termes de revendications ?
L’indemnité de logement. D’abord, celle
qui doit être attribuée aux éducateurs préscolaires adjoints, aux maîtres
d’éducation spécialisée, etc. Ils ont droit à ces indemnités mais ne les
perçoivent pas. Nous voulons aussi l’octroi
de primes aux fonctionnaires qui prennent des risques sur le terrain dans le
cadre de la covid-19. Il y a également le nouveau statut de la Fonction
publique qui n’a pas finalisé. Sans oublier, l’application d’un arrêté qui
institut une prime d’incitation aux agents de l’administration centrale du
ministère de l’Enseignement supérieur.
Cet
arrêté a été signé par l’ancien ministère Mabri Toikeusse…
Oui, l’arrêté en question a été signé
par l’ancien ministre. Mais le nouveau ministre remet en cause la signature de
son prédécesseur. Ce que nous ne comprenons pas. L’administration est une continuité.
Cet arrêté a été signé après trois ans de lutte acharnée. Il y a aussi le
retrait des impôts sur nos salaires, la bonification du taux indiciaire, etc. Nous
allons voter pour le candidat à la présidentielle qui va nous satisfaire sur
ces points.
Justement,
êtes-vous inquiets pour les élections d’octobre prochain ?
Je voudrais d’abord saluer la mémoire de
S.E.M. Amadou Gon Coulibaly qui nous a quittés. Il est vrai que nous nous
sommes rencontrés dans des conditions difficile lors des négociations de 2017,
mais c’était un grand homme. Nous saluons également la mémoire de S.E.M. Seydou
Elimane Diarra. Concernant les élections présidentielles, il faut savoir que
nous sommes Ivoiriens avant d’être fonctionnaires. Dans ce sens, naturellement,
nous sommes inquiets. Notre pays a souffert ces dernières années. Il ne
faudrait pas que nous tombions dans les mêmes erreurs. Il faut qu’aux sortir de
ces élections, nous ayons des institutions fortes, des Ivoiriens unis.
Interview
réalisée par Raphaël TANOH
Leg : Jean-Yves Abonga demande aux
politiciens de mettre balle à terre.
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