"SAUVEZ LES PERSONNES AGEES MALADES", Suzanne Mentenon, présidente-fondatrice de l’ONG ‘‘Save the Olders’
«
Dans
cet entretien, la présidente-fondatrice de l’ONG ‘‘#Save the Olders#’’ explique
leur soutien aux #personnes âgées#.
Vous
avez organisé à la veille des fêtes de fin d’année, le ‘‘Olders Days’’, avec
pour but d’offrir de la nourriture et des cadeaux aux gens du troisième âge. Combien
de personnes âgées le centre aide-t-il aujourd’hui ?
Environ 300 personnes. Depuis sa
création, l’ONG ‘‘Save the Olders’’ œuvre pour l’épanouissement et le bien être
des personnes âgées, d’où qu’elles viennent. Nous avons des activités
récréatives, ludiques. Nous menons également une activité appelée le rapprochement
familial. Elle consiste à réconcilier des pères et des mères avec leurs
enfants. Il y a des couples en situation de palabre depuis des années ;
des enfants qui ont abandonné leurs parents vieillissant pour diverses raisons.
Nous entrons en contact avec ces enfants-là, par exemple, pour leur demander de
revenir à la maison et de prendre soins de papa et de maman. En organisant le ‘‘Olders
Days’’, nous voulions permettre à nos parents de rentrer dans les fêtes,
dignement. Il n’y a rien de plus dégradant pour une famille que de ne rien
apporter à la maison, ne serais-ce qu’un œuf, pour fêter. Ils étaient une
centaine de personne du troisième âge qui étaient présents et qui sont reparties
avec de la nourriture et des cadeaux.
Dans
quel état se trouvent ces personnes âgées que vous aidez ?
Ils sont tous malades.
Quelles
sont les pathologies les plus courantes que vous rencontrez ?
Le diabète et l’hypertension. Il y en a
qui ont le glaucome, la prostate. D’autres souffrent d’insuffisance rénale. Et
le jour du ‘‘Older Days’’, nous avons assisté à une crise en pleine cérémonie.
L’une de nos mamans a vu sa tension monter à 16. Heureusement, nous avons
toujours un médecin sur place qui nous aide. Grâce à lui elle s’est reprise.
Ces
personnes âgées arrivent-elles à se soigner convenablement?
Non. Beaucoup n’ont pas de pension. Pour
ceux qui en ont, cette pension est dérisoire, ridicule.
Comment
font-ils alors ?
Ils se soignent avec les médicaments de la
rue. Et c’est très dangereux. Il y a de nombreux cas d’insuffisance rénale à
cause de cela. Lorsque nous nous
plaignons, ils expliquent ne pas avoir le choix. C’est cela ou mourir. Sauf que
c’est la même chose. Pour éviter cette situation nous leur proposons, parce
exemple, des tradi-praticiens avec qui nous travaillons et qui sont compétents.
Nous sollicitons aussi des médecins, qui sont en contact avec des délégués
médicaux et qui nous donnent des médicaments. Pas grand-chose, souvent. Mais
nous nous en sortons. Parfois, quand l’un de nos bénéficiaires dit qu’il a mal
au ventre et que vous lui donnez du paracétamol, quelques instant après, il
ajoute qu’il se sent bien. À cet âge ils aiment les médicaments. C’est
psychologique.
Le
centre arrive-t-il à faire face à tous ces problèmes de santé ?
Nous nous débattons comme nous le
pouvons. Nous n’avons pas de subvention, mais nous y arrivons. Parce que des personnes
généreuses, qui gardent l’anonymat, nous aident. C’est pour cela aussi qu’il
faut que la gériatrie prenne de l’ampleur en Côte d’Ivoire. Que les personnes
âgées puissent avoir accès aux soins.
Quelles
est la conséquence de tout cela sur la vie de vos bénéficiaires ?
Il y a des cas de décès. Récemment, un
papa à qui nous avions remis des béquilles, est décédé. Sa femme qui était
malade et à qui nous venions également en aide l’a rejoint, peu après. Parce
qu’il n’était plus là pour la soutenir.
C’est
tragique…
Très pénible.
Comment
faites-vous pour ne pas vous effondrer ?
C’est Dieu qui nous permet de tenir.
C’est Dieu.
De
quoi le centre aurait-il besoin aujourd’hui ?
D’abord, de nourriture. Nos
bénéficiaires n’ont pas à manger. Beaucoup prennent un repas par jour. Les
personnes âgées sont comme des enfants. Il leur faut trois repas dans la
journée. C’est pour cela que nous avons initié « Le panier de Mémé »,
une initiative qui leur permet de venir ici pour manger. Nous demandons aux
gens qui ont la main sur le cœur de nous soutenir dans ce sens. Il faut
permettre à ces personnes de manger. Chacun a au moins une personne âgée dans
sa famille. Le centre est ouvert, qu’ils nous soutiennent, avec des vivres, des
tables, des nattes, des livres des jeux... Parce que c’est aussi un lieu de
divertissement pour ces personnes du troisième âge. Ils viennent ici pour jouer
à l’Awalé, au Ludo. D’autres préfèrent lire. Nous avons initié cela pour éviter
qu’ils aillent traîner dans les rues.
Entretien réalisé par Raphaël Tanoh
Leg : Suzanne Mentenon demande de
l’aide pour continuer à aider les personnes âgées.
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