"LE CONSEIL NATIONAL DES JEUNES N'EST PAS UN ORGANE REVOLUTIONNAIRE",Edima N’Guessan Emmanue, président du CNJC






Près de 5 jours après son élection à la tête du Conseil national des jeunes de Côte d’Ivoire (Cnjci), Edima N’Guessan Emmanuel, explique le travail qui les attend et en profite pour rassurer les jeunes.

Vous venez d’être porté à la tête du Cnjci pour un mandat de trois ans non renouvelable. Avez-vous commencé à travailler ?
Pour l’instant, nous sommes encore dans la consécration. Passé ce moment, nous allons travailler conformément aux dispositions des statuts et règlement intérieur. Nous avons 15 jours pour mettre en place le bureau national. C’est juste après que nous commencerons le travail.

Quelles vont être les étapes du Cnjci ?
Ce sera un contact direct entre le Cnjci et les associations de jeunes qui sont répertoriées à travers les délégués départementaux. Nous irons à la rencontre de toutes les associations de jeunesses du pays, pour leur dire que nous sommes là pour elles. Nous devons partager la vision, les objectifs et les missions du Cnjci. Le Cnjci, c’est la plateforme des associations de jeunes.

Quelle définition donnez-vous à l’association de jeunesse ?
Les associations de jeunes, c’est tout le monde. Le Cnjci est la plateforme de toutes les organisations de jeunesse, quelles soient politiques ou religieuses; que ce soient des Ong ou des fédérations.

Considérez-vous les organisations telles que la Fesci comme faisant partie des associations de jeunesse ?
Je ne dirais que toutes les organisations de jeunesse scolaires et universitaires qui sont reconnues comme telles par l’Etat sont concernées par le Cnjci.

Allez-vous pouvoir peser sur les décisions du gouvernement ?
C’est une occasion que vous me donnez pour affirmer toute notre reconnaissance au chef de l’Etat qui a permis la création de cet organe; qui donne cette opportunité aux jeunes de participer au processus de prise de décisions. C’est parce que les décideurs souhaitent que les jeunes puissent avoir leurs mots à dire sur les questions les concernant que le Cnjci existe aujourd’hui.

Alors, votre point de vue pourra changer les choses ?
Les jeunes représentent 70% de la population ivoirienne, selon le dernier recensement (de la population, Ndlr). Il est donc clair que notre avis sera pris au sérieux. Lorsque par exemple le gouvernement interdit de fumer dans les lieux publics, notre rôle sera de sensibiliser les associations de jeunesse afin qu’elles sensibilisent à leur tour les jeunes de leurs structures sur cette décision. Nous sommes l’interface entre le gouvernement et les jeunes. Mais il nous appartient également de recenser les préoccupations des jeunes et de les rapporter auprès du gouvernement. Nous sommes dans une démarche d’intermédiaire.

Le Cnjci sera-t-il capable d’accélérer les actions du gouvernement en faveur des jeunes ?
La mise en place du Cnjci signifie que le gouvernement se préoccupe des jeunes. Et cet organe doit jouer pleinement son rôle. Mais il faut le dire clairement : le Cnjci n’est pas un syndicat ; le Cnjci n’est pas un organe révolutionnaire. C’est un organe consultatif qui doit permettre à son président d’être l’interlocuteur des jeunes auprès du gouvernement, et vice versa. Bien sûr que nous n’allons pas que rapporter les préoccupations des jeunes au gouvernement. Nous allons suivre, nous allons faire des plaidoiries, des propositions afin que ces préoccupations soient prises en compte. Nous sommes les yeux et les oreilles des jeunes. Nous en profitons d’ailleurs pour remercier le ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’emploi jeune et du service civique qui a organisé ce congrès de façon loyale et transparente. C’est pour cela que les résultats ont été acceptés par tous.

On craint que le gouvernement se serve de vous comme une marionnette. Seriez-vous capables de vous opposer à des décisions impopulaires ?

Je ne serais pas la marionnette du gouvernement. Je crois que le gouvernement est attaché aux problèmes des jeunes. Le président de la République est un homme juste.

Ne pensez-vous pas que vous encensez un peu trop le gouvernement ?
Non. Parce qu’il faut retenir que c’est le gouvernement qui a pris sur lui de mettre en place le Cnjci…

Qui est une structure indépendante…
Bien sûr. Le gouvernement sait quelles sont les missions, les objectifs du Cnjci. C’est pour cela que je vous dis que ce n’est pas un syndicat.

C’est en quelque sorte le gouvernement qui va vous payer, vu qu’il est prévu une subvention pour financer le Cnjci…
Soyez rassuré: cette structure sera totalement indépendante. Mais elle ne s’éloignera pas non plus du gouvernement. Ce sera une collaboration.

Quelles seront les actions que vous poserez pour amener les jeunes à vous faire confiance ?
Nous allons former notre bureau bientôt. Et réfléchirons à tous ces problèmes. Mais sachez que les problèmes des jeunes en Côte d’Ivoire, c’est d’abord le problème du gouvernement. Et je pense que l’Etat œuvre dans ce sens. Plusieurs milliers d’emplois ont été créés depuis la prise de fonction du président de la République. Je pense que ce sont ces efforts-là qu’il faudra poursuivre, mais à travers cette fois-ci un mécanisme qui veut que les jeunes eux-mêmes identifient leurs problèmes et proposent des solutions. Notre structure sera totalement indépendante. Elle sera juste dans la répartition des choses. Elle sera équitable. Toutes les régions du pays ressentiront l’impact du Cnjci. Nous allons travailler à cela. Il peut arriver des moments où des doutes peuvent s’installer dans le cœur de certains. Mais les jeunes doivent se souvenir que nous resterons lucides, objectifs. Nous avons déjà leur confiance. Car ce sont les délégués départementaux et régionaux congressistes qui se sont cotisés pour faire les campagnes. Personne d’autre ne nous a financés. Nous disons encore merci au gouvernement qui a donné l’occasion aux jeunes de montrer à travers ce congrès leur maturité, leur engagement pour demain. La Côte d’Ivoire a eu une période difficile où l’image de la jeunesse a été entachée. Ce congrès est l’un des seuls où après l’élection, il n’y a eu aucune contestation. Les jeunes se sont embrassés. C’est une bonne image pour le pays. Le Cnjci est une école de la démocratie. C’est la Côte d’Ivoire qui gagne. Nous disons aux jeunes merci de nous faire confiance. Nous allons travailler avec détermination et faire en sorte que les questions des jeunes, parmi lesquelles l’emploi, soient prise à bras-le-corps.

Réalisée par Raphaël Tanoh


Leg: Edima N’Guessan Emmanuel veut fédérer les jeunes autour du Cnjci.
tag: #JEUNES#,#Edima#, #N’Guessan Emmanuel#, président du #CNJCI# 

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