« Les Jeunes ne s’intéressent pas à la culture du riz »: Mamadou Diaby, producteur de riz

 

Producteur de riz, Mamadou Diaby explique dans cette interview comment l’autosuffisance peut s’obtenir.

 

Vous êtes producteur de riz à l’Ouest. Quel genre de riz est le plus cultivé dans la zone ?

Ici, c’est le riz irrigué qui est le plus cultivé. On l’appelle aussi le riz bas-fond. Ça implique qu’on aménage les bas-fonds en casiers. En outre, on prévoit des canaux d’écoulement d’eau. Selon le besoin en eau, soit on ferme, soit on ouvre les canaux pour alimenter les casiers. Avec le riz irrigué, on peut avoir trois cycles dans l’année si le secteur est mécanisé. Il y a aussi le riz pluvial qui se pratique sur les côtes et non dans les bas-fonds.

 

Peut-on dire que la culture du riz est assez variée en Côte d’Ivoire?

Bien sûr. Nous cultivons en Côte d’Ivoire assez de variété de riz. Le MB 11 qui est du riz parfumé, le JT2, le M 18, le 8 à 9, Bouaké 189… Sans oublier le riz diabétique. Cette dernière variété n’est pas assez cultivée. On ne la cultive que sur commande des médecins qui la proposent aux patients diabétiques. D’où son nom riz diabétique.

 

Avec toutes ces variétés, le besoin des consommateurs est-il couvert ?

 Le besoin local n’est pas couvert. A Gagnoa, par exemple, le riz est beaucoup consommé. On peut s’auto-suffire s’il y a une réelle volonté politique. Si les autorités s’impliquent véritablement dans la question de la mécanisation de la riziculture. La Côte d’Ivoire a beaucoup de potentialités. La terre Ivoirienne est rizicultivable. Le climat est favorable avec une pluviométrie abondante. Les producteurs ont un savoir-faire non négligeable, sans oublier les structures d’encadrement qui ne manquent pas de former les producteurs.

 

Est-ce que les jeunes s’intéressent à la culture du riz ?

Les jeunes n’aiment pas la riziculture parce que pour eux ce secteur est salissant. Ils se tournent plus vers le secteur tertiaire. Pourtant, le secteur de la riziculture est porteur.

 

La production du riz local n’est-elle pas menacée par le riz importé ?

Quoi qu’on dise, le riz local a encore de beaux jours devant lui. A preuve, des clients viennent de toute la Côte d’Ivoire pour acheter ce riz à cause de sa qualité. Le riz local qui sort des Moulins Blancs est exempt de tout corps étranger, doux à consommer, avec une cuisson rapide.

 Entretien réalisé par RT en 2020


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