« LES DANGERS DES PROBLÈMES RESPIRATOIRES CHEZ L'ENFANT»: Aboubacar Sylla



 

Dans cet entretien, Aboubacar Sylla, kinésithérapeute, spécialisé dans les soins d’urgence, respiratoires chez le nourrisson, attire l’attention des parents sur les problèmes respiratoires constatés chez leurs enfants.

 

Les problèmes respiratoires chez les enfants sont courants. Comment reconnaître cela ?

Dès qu’un enfant a le nez qui coule, c’est un problème respiratoire. Quand il tousse, c’est un problème respiratoire aigu; lorsqu’il a des difficultés à respirer, c’est une infection respiratoire... Parmi ces cas, un certain nombre d’enfants vont basculer d’une infection respiratoire simple à une infection respiratoire grave. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas été traités de la même manière. En cas d’infection respiratoire grave, le pronostic vital de l’enfant est engagé. Ce que nous essayons de faire, c’est d’éviter ces situations-là; qu’un grand nombre d’enfants bascule d’une infection respiratoire simple à une situation grave. Parce que ce sont les infections respiratoires graves qui causent les cas de décès chez l’enfant. Leurs parents viennent avec eux dans un état critique. Il faut éviter cela. C’est pour cela que dans nos campagnes, nous faisons une prise en charge thérapeutique. Au niveau de la couverture vaccinale, nous essayons de faire comprendre aux familles qu’il ne faut pas traîner avant d’aller à l’hôpital. Au-delà du fait qu’elles sont mortelles, les infections respiratoires sont facilement soignables. Ce qui veut dire qu’il y a des négligences de la part des parents.

 

 

A quoi cela s’explique-t-il ?  

Le parent se dit qu’un enfant qui tousse, ce n’est pas grave. Le problème, c’est que lorsqu’il bascule, l’enfant décompense. Il faut éviter cela. Ces infections respiratoires sont nécessaires, c’est là que l’enfant fait son immunité. Mais il faut que cela reste dans le nez ; que ce soit une petite toux. Vous donnez du miel ou du citron à l’enfant, ça passe. Mais si le problème respiratoire est infectieux, viral et qu’il n’est pas pris en charge correctement, c’est la vie de l’enfant qui est en danger. Il faut que les familles évitent d’attendre la dernière minute pour l’emmener à l’hôpital. Il faut surtout éviter les traitements à l’indigénat. Lorsque le parent se rend compte du premier signe, il doit conduire son gosse à l’hôpital.

 

A quel moment faut-il conduire l’enfant à l’hôpital ?

Quand il décompense. Pour cela, il y a certains signes à observer : la respiration rapide, la température élevée, la perte d’appétit. Un enfant qui tousse, court, joue, mange bien, il n’y a pas d’inquiétude à avoir, parce que son système immunitaire fonctionne. Quand son nez coule, lavez-le lui avec du sérum physiologique acheté à la pharmacie. Eviter surtout qu’il ait des infections au niveau de la muqueuse et que cela tombent dans les bronches.

 

Comment peut-on expliquer  ces infections ?

Ces infections sont dues à des pathologies dans l’air. En tant qu’adultes, nous sommes exposés à ces mêmes pathologies. Le problème c’est que de 0 à 5 ans, le système immunitaire de l’enfant n’est pas encore mature. Il est plus vulnérable. Il faut savoir que les enfants jouent beaucoup ensemble. Ils sont donc plus exposés.

 

 

Y a-t-il des zones en Côte d’Ivoire qui sont plus touchées que d’autres ?

Oui. L’une des régions les plus touchées, c’est le Grand-Nord : Korhogo, Odienné, Ferké, Ouangolo, Oui. L’une des régions les plus touchées, c’est le Grand-Nord: Ferké, Korhogo, Odienné, Ouangolo. Cela arrive pendant l’harmattan. L’air est chargé de poussière, et dans la poussière, il y a des bactéries. Des pathologies comme la rhinopharyngite, la sinusite, la méningite se rependent facilement. Sans oublier le staphylocoque. La porte d’entrée de ces pathologies, c’est le nez. Dans le Nord, les nuits sont fraîches pendant l’harmattan. Le plus souvent, on allume un grand feu pour se réchauffer. Mais ces feux amènent des particules toxiques. Et c’est l’enfant qui est le plus exposé. Le système respiratoire de ce dernier n’est pas encore mature. Au Sud ici, pendant la saison des pluies, ces précipitations amènent de la fraîcheur et les enfants attrapent des infections respiratoires aussi. A cela, il faut ajouter les piques de pollution. Ce sont des causes d’infections respiratoires chez les tout-petits.

 

 

Que conseillerez-vous aux parents pour éviter ces infections ?

Ce que je leur dirai en premier, c’est d’aller faire vacciner leurs gosses. Surtout contre la pneumonie. Cela le protège de beaucoup de pathologies. Il faut que les mères allaitent leurs enfants jusqu’à au moins 6 mois. Les enfants de moins de 6 mois sont très vulnérables en cas d’infection. Il faut aussi faire laver les mains à l’enfant avant les repas. Il faut éviter de l’exposer aux fumées, à la poussière. Il faut nettoyer les ventilateurs dans la maison, parce qu’ils sont un nid à microbes. Les parents doivent aérer les pièces.

 

Entretien réalisé par Raphaël TANOH en 2018



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