"DES SANCTIONS CONTRE LES MÉDECINS DANS LES CLINIQUES PRIVEES": Dr Edi Ossohou Albert, directeur de la #médecine hospitalière# et de proximité au #ministère de la Santé# et de l’hygiène publique
:
NB: Interview réalisée en 2019.
L’effectif
dans nos hôpitaux, la qualité des soins, les cliniques privées, la couverture
maladie universelle…Dr Edi Ossohou Albert déballe tout sur les dispositions de
l’Etat concernant ces sujets.
Dans
nos CHU les travailleurs estiment qu’ils sont surexploités, parce qu’ils ne
sont pas en effectif suffisant. Est-ce votre avis ?
En fin d’année 2018, le gouvernement a
ouvert le CHU d’Angré, l’Hôpital Mère-enfant de Bingerville est également fonctionnel.
Vous avez le centre de radiothérapie de Cocody qui est aussi en marche
aujourd’hui ? Sans oublier l’hôpital Saint Joseph Moscati à Yamoussoukro. Tout
ça pour dire que plusieurs établissements publics sanitaires ont été construits
ou réhabilités. L’Etat est obligé d’affecter le personnel dans ces lieux. Mais
pour former un médecin, il faut 7 à 8 ans ; un infirmier ou une sage-femme
demandent environ 3 ans. Alors que pour construire ces établissements
sanitaires, il faut moins de temps. Donc, la construction va plus vite que la
formation du personnel. Pour l’ouverture de ces établissements, on a été obligé
de ponctionner sur l’effectif existant dont le CHU de Cocody. Mais cette année,
nous sommes en train de recruter environ 4 000 personnels de santé que le
ministère de la Fonction publique va affecter à ces postes dégarnis.
Etes-vous
en train de dire que le besoin en personnel va être comblé ?
Nous pensons que le besoin sera comblé,
car le processus est en cours. Mais vous devez aussi savoir que pendant ce
temps, il y a des départs à la retraite. Ce sera au fur et à mesure. Dans le
discours du président de la République le 31 décembre dernier, il a annoncé
plus de 700 milliards pour notamment la réhabilitation et la construction des centres
de santé. Ce qui veut dire qu’il y aura toujours des centres à équiper en
personnel. Pour tout vous dire, le besoin sera toujours là. Mais je pense
qu’avec le recrutement de 3 à 4 000 personnels de santé, un grand pas sera
fait dans ce sens.
Il
y a aussi le phénomène des cliniques privées qui absorbent le personnel de
santé de l’Etat…
Nous sommes en train de faire la réforme
hospitalière. Il y a les heures de travail, pendant lesquelles vous pouvez
rester au sein des établissements sanitaires publics. En dehors de ça, libre à
vous d’aller travailler dans une clinique privée. Mais ce n’est pas normal qu’aux
heures de travail, un infirmier ou un médecin aille travailler dans une
clinique. Dans la nouvelle loi, des sanctions sont prévues contre ce genre de comportement.
En principe, chaque établissement privé doit avoir son personnel. Mais quand on
leur demande, les gérants de clinique expliquent qu’ils ont trop de charges,
donc ils préfèrent prendre des contractuels. Je crois qu’il faut réglementer
tout cela. Un travailleur est libre d’utiliser son temps de repos comme il le
veut. S’il revient travailler, étant fatigué, il se met lui-même en mal.
Et
demeure un danger pour les malades…
Comment voulez-vous que nous nous
occupions de ce qu’un travailleur fait hors de son temps de travail ?
L’Etat ne peut pas le faire.
Le
personnel estime aussi qu’il travail trop. 48h par semaine au lieu de 40h, tout
ça, à cause du faible affectif.
Je ne suis pas d’accord avec ce terme de
faible effectif que vous employez. Je viens de vous dire que les populations
vont directement au CHU se faire soigner au lieu d’aller d’abord dans un centre
de santé de premier contact. Ce qui explique la surcharge de nos CHU. Lorsque
le CHU est bondé cela peut affecter le travailleur. Ce n’est pas forcement un
problème de faible effectif.
Avez-vous
communiqué sur ce comportement de la population afin de sensibiliser les gens à
se diriger d’abord vers les centres de santé de premier contact ?
Nous allons bientôt signer une convention avec
la RTI pour sensibiliser les gens. Quand vous avez un mal, il faut se rendre d’abord
à l’hôpital le plus proche. Si votre état dépasse leur compétence, ils vous dirigeront
vers le centre de santé suivant, le plus élevé dans la pyramide, etc., jusqu’à ce
qu’on vous conduise au CHU. C’est le dernier dans la pyramide.
N’est-ce
pas parce que les centres de santé de premiers contacts ne répondent pas aux
normes que la population est obligée de se diriger directement vers le CHU ?
A partir de 2019, l’Etat a décidé de
mettre tous les hôpitaux aux normes. Il y aura un centre hospitalier régional
qui va être, par exemple, construit à Dabou, un hôpital général à Songon. Les
autres hôpitaux, Marcory, Koumassi, Treichville, etc., seront remis à niveau. C'est-à-dire, bloc
opératoire, services de spécialité... Le problème réside à ce niveau. Beaucoup
d’hôpitaux n’existent que de nom. Ce sont de gros dispensaires qu’on a
transformés en hôpitaux. Et c’est cela que l’Etat veut corriger, point de vue plateau
technique. Tout ce que vous voyez, d’ici un à deux ans, va changer.
Qu’en
est-il de la réhabilitation du CHU de Yopougon, une date a-t-elle été fixée ?
Cela commence cette année même. Le CHU
de Treichville aussi sera réhabilité. Il date de 1938. Aujourd’hui les bâtiments
ne répondent plus ?
Le
CHU de Yopougon sera-t-il fermé pour la réhabilitation ?
Il y a des réunions sur sa fermeture ou
pas. Mais je peux d’ores et déjà vous dire que le CHU de Treichville ne fera
pas l’objet de fermeture. Ce que vous devez comprendre, c’est que la population
a augmenté et les structures n’ont pas évolué. Le gouvernement a fait un plan
pour augmenter l’offre dans ce sens.
Aujourd’hui,
il faut peut-être se résoudre à reconnaître que le public à lui seul ne peut pas
faire face à la demande de la population sur le plan sanitaire. Il faudra
compter avec les cliniques privées.
Dans tous les pays au monde, le système
privé et public ont toujours travaillé ensemble. La Côte d’Ivoire a choisi
comme model économique, le libéralisme. Mais qu’on ne nous fasse surtout pas croire
que la qualité de soins est forcement meilleure au privé qu’au public.
S’agissant
des coûts pratiqués, y a-t-il un suivi de la part de l’Etat ?
Nous contrôlons la qualité des soins,
mais aussi l’humanisation des soins en Côte d’Ivoire. Cette année cela est
inscrit dans les priorités de l’Etat. L’accueil du malade, par exemple, est une
étape capitale. S’il est bien accueilli, à 50% son mal disparait. Mais c’est
une œuvre de longue haleine. S’agissant de l’augmentation des consultations qui
a eu lieu récemment dans les cliniques privées, je tiens à vous dire que c’est
normal. Depuis 1998, il y a un tarif qui est admis par tous. Malheureusement, on
ne les appliquait pas, à cause de la concurrence. Aujourd’hui, pour éviter tous
cela, on a décidé d’appliquer les prix qui figurent dans les textes. Il n’y a
pas eu d’augmentation des prix dans les cliniques. Sachez que l’Etat veille à
ce que les prix aussi bien dans le secteur privé qu’au public soient
réglementaires.
Avec
l’avènement très prochain de la Couverture maladie universelle (CMU),
pensez-vous que l’on soit prêt pour l’accueillir ?
Je vous ai parlé de près de 700
milliards que le président va engager pour, entre autres, mettre en norme tous
les hôpitaux. Cela, en deux ans. Un CHU est prévu à Abobo, le CHU de Yopougon et
celui de Treichville vont être réhabilités. Tous les hôpitaux à Abidjan, Abobo
Nord, Abobo Sud, Yopougon Attié, etc., sont en chantier… Il faut y croire.
Parlant
du CHU d’Angré, beaucoup se demandent s’il fonctionne vraiement…
Le CHU d’Angré est ouvert et fonctionne,
mais à minima. Les services de chirurgie et de maternité ne fonctionnement pas
encore. Vous connaissez les conditions dans lesquelles le CHU a été créé. Au
départ, c’était un hôpital. L’architecture d’un CHU diffère de celui d’un
hôpital. Nous sommes partis de transformation à transformation, si bien qu’on a
même transformé des salles d’hospitalisation en bloc opératoire. Or, dans un
bloc opératoire il y a une certaine hauteur permise. Le scialytique, par
exemple, doit être fixé au plafond pour éclairer la salle d’opération. Comme
c’était au départ une salle d’hospitalisation, le plafond n’était pas haut,
donc on ne peut pas poser cet éclairage. C’est ce genre de problème qui retarde
l’ouverture du CHU. Mais d’ici deux à trois mois tout va rentrer dans l’ordre.
C’est une urgence, parce que le CHU de Yopougon et celui de Treichville vont
être bientôt réhabilités. Alors Angré doit être là pour prendre la relève.
Interview réalisée par Raphaël Tanoh
Leg : Dr Edi Ossohou Albert appelle
la population à se diriger d’abord vers les centre de santé de premier contact.
#Tags: #Enfants#, #société#, #parents#, #bandes#, #groupes#, #éducation#, #comportement#, #Ong#, #phénomène#, #SERVICE D’ÉVEIL#, #GUÉRISON DES ENFANTS#, #SANCTIONS#, #MÉDECINS#, #CLINIQUES PRIVEES#, #Edi Ossohou Albert#,
#Tags: #Enfants#, #société#, #parents#, #bandes#, #groupes#, #éducation#, #comportement#, #Ong#, #phénomène#, #SERVICE D’ÉVEIL#, #GUÉRISON DES ENFANTS#, #SANCTIONS#, #MÉDECINS#, #CLINIQUES PRIVEES#, #Edi Ossohou Albert#,
Commentaires
Enregistrer un commentaire