CE QUE SERA L'ECOLE CETTE ANNEE

 

 



Ce sont eux qui donnent le plus souvent le ton d’une année paisible ou d’une formation perturbée. Les enseignants seront scrutés de très près en 2021. Et il y a de quoi se faire du mouron quant à leurs véritables intentions au cours des 12 prochains mois qui arrivent.

 

Alors qu’elle terrassait le monde entier, en 2020, la pandémie à coronavirus a permis aux élèves d’échapper aux grèves qui se fomentaient dans l’ombre pour perturber l’année scolaire. Finalement, hormis les mouvements de janvier, pour les Ivoiriens, 2020 aura été une année calme en termes de remous scolaires.

 

S’ils ne le disent pas clairement, les enseignant ont accepté une sorte de trêve non écrite avec le gouvernement pour lutter ensemble contre deux ennemis. La covid-19 et les ‘‘mauvais esprits’’ du scrutin présidentielle d’octobre 2020. Mais l’élection est terminée.

 

Mobilisation

 

Avec de moins en moins de cas, un taux de guérison hallucinant et seulement une centaine de victimes, la covid-19 n’est plus la terrible pandémie du début qui effrayait tout le monde. Pour les enseignants, elle ne justifie plus une cessation d’hostilité. « Dès janvier 2021, nous allons aller sur le terrain pour mobiliser nos membres et préparer une assemblée générale », annonce un Bertoli Kouamé gonflé à bloc. Le porte-parole de la Coalition des syndicats du secteur santé de Côte d’Ivoire (Cosef-CI) n’est pas le seul à préparer la mobilisation.

 

 « Nous avons discuté pendant un an. Et nous pensons que sur certains points, nous avons suffisamment attendu », rappelle le porte-parole de l’Intersyndicale de l’enseignement préscolaire et primaire de Côte d’Ivoire (Iseppci) Bli Blé David. Que veulent les enseignants ?

 

D’abord, pouvoir se loger décemment. Pour cela, ils exigent la revalorisation de l’indemnité de logement qui tourne entre 40 et 60 000 FCFA. Ils veulent la faire monter à 120 000 F. Un point fédérateur au sein de cette corporation où on n’hésite pas à aller au charbon pour moins que ça. Si les syndicats sont en désaccord sur la manière de revendiquer, tous s’accordent sur la question de l’indemnité.

 

 

Quantum horaire

 

La seconde doléance qui a également fédéré et sur laquelle les enseignants comptent revenir en 2021, c’est le retrait pure et simple des cours le mercredi. Institués pour augmenter le quantum horaire, selon les normes de l’Unesco ce système, disent-ils, peine à faire ses preuves.

 

Porté dans les débuts par le Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (Midd), la suppression du poste des instituteurs adjoints est aussi l’un des points sur lesquels le gouvernement devra tôt ou tard trancher. « Il fait partie de nos 5 points de revendication », indique Ako Nomel, ex-secrétaire général de la Cosefci.

 

Le quatrième point, c’est bien sûr, la revalorisation de l’indemnité liée aux examens. La correction d’une feuille d’examen rapporte entre 100 à 150 F à une enseignant. Ils veulent que la prime soit doublée. « Nous avons le tarif le plus bas de la sous-région », justifie Kouamé Bertoli.

 

 Le dernier point concerne les arriérés de soldes de payement au sujet des 3 000 enseignants contractuels intégrés récemment à la fonction publique. Ce solde est de 500 000 F, chacun. En plus de ces éléments, il y a une myriade de petits points à remettre sur la table, notamment le rappel des nouveaux enseignants. Ce rappel vient après 3 ans. C’est beaucoup trop tard.

 

Front social

 

 

Jusque-là seule dans l’arène du front social, la Cosefci pourrait être rejointe par l’Iseppci. Bli Blé David en a assez qu’on l’accuse de marchander avec les autorités. Le porte-parole de l’Iseppci, secrétaire général de la Coordination des enseignants libres de Côte d’Ivoire (Colenci) affirme avoir assez patienté. Le fait d’avoir privilégié le dialogue, selon M. Bli Blé, leur a permis d’avoir certains acquis.

 

Entre autres, la finalisation des profils de carrière des enseignants du préscolaire et du primaire, le règlement de la question des conseillers Coges. Mais, selon la Cosefci, on ne peut parler d’acquis, en 2020. C’est zéro au compteur.

 

« Nous avons passé l’année 2020 à relancer les autorités. Depuis avril 2019, nous avons déposé nos points de revendication sur la table de la Primature. Le chef du gouvernement devait nous appeler à la table de négociation. Jusque-là, cela n’a pas encore été fait », regrette Bertoli Kouamé. Si 2020 a été relativement calme, il pourrait y avoir quelques étincelles en 2021. À moins que la Primature n’ouvre un nouveau cadre de discussion avec le corps enseignant.

Raphaël Tanoh

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