« POURQUOI CERTAINS FONCTIONNAIRES N'ONT PAS ENCORE LEURS CACHE-NEZ»: Apollinaire Tapé Djédjé
Après plusieurs mois dans le silence le Cosyfoci revient sur la situation
générale des fonctionnaires, avant et pendant la covid-19.
La protection des fonctionnaires pendant cette pandémie est-elle
une réalité dans les services ?
Il faut dire que c’est une pandémie qui a surpris tout le monde.
Nous avons appliqué les mesures prises par le gouvernement, via les notes de
service rédigées par les différents chefs de service. Entre autres, la rotation
dans les services. Il y a eu des initiatives propres dans chaque service, qui
créaient des conditions d’hygiène. C’est par la suite que l’Etat a créé les
conditions pour que nous puissions bénéficier de cache-nez.
La double vacation a-t-elle été une réussite ?
Dans la majorité des cas, la double vacation a été appliquée, dans
les services. Le ministère de la Fonction publique était l’exemple type.
Les cas de contaminations sont-ils légions dans les services ?
Aujourd’hui, il y a toujours des contaminations dans certains
services. On ne peut pas dire qu’on est protégé à 100%. Dans les services,
quand on se connaît, on se permet de ne pas porter les cache-nez. Ce volet
incivisme existe à la fonction publique. Les faits sont parlants. Dans
plusieurs services, la secrétaire, le directeur, les agents, n’ont pas leurs
cache-nez. La maladie n’a pas disparu. Il faut respecter les mesures barrières.
Etes-vous satisfait de la distribution des cache-nez ?
Pour avoir les cache-nez, les fonctionnaires doivent se servir de
leurs téléphoniques. Malheureusement, certains opérateurs économiques ont des
problèmes. En pharmacie, on vous demande un numéro de code via le réseau
téléphonique. A cause de cela, des fonctionnaires n’ont pas encore leurs
cache-nez.
Faites-vous partie de ceux qui disent qu’il faut plus de social
dans les mesures prises par le gouvernement ?
Il y a eu des travailleurs licenciés dans le privé, d’autres ont
été mis au chômage technique. Le fonctionnaire, malgré le salaire, a supporté
la crise, avec la prise en charge de la famille, des proches qui avaient des
problèmes. Nous croyons que l’Etat peut nous aider encore plus, en annulant,
par exemple, les factures d’électricité et d’eau.
Quel est l’état de vos revendications ?
Je voudrai d’abord honorer la mémoire du Premier ministre, qui a
été un grand homme d’Etat. Sous sa mandature, nous avons obtenu des avantages,
comme le stock des arriérés, les 150 points, les100 points, etc. À 90% les
revendicationsd’ordre général ont été satisfaites. Mais la question liée à
l’obtention de l’indemnité de logement et à la valorisation de l’indemnité de
transport sont des questions qui restent à régler. Ce sont des questions
transversales. Il y a aussi des revendications d’ordre corporatives. A ce
niveau, elles ont été insatisfaites à 90%. Il y a, entre autres, la signature
du décret accordant les indemnités spécifiques aux inspecteurs de travail.
Etes-vous prêt à reprendre les négociations ?
La pandémie a été un frein au regard de certaines. Mais cela
n’empêche pas que nous demandions des audiences aux autorités. Car, concernant
les revendications d’ordre corporatistes, l’attente est grande parce que rien
n’est fait.
Certains corps de métiers disent avoir besoins de primes...
Chaque corporation a ses réalités. Les inspecteurs de travail sont
en première et en dernière ligne dans l’indemnisation des travailleurs. Nous
nous exposons. On a dit que les autres travailleurs allaient être pris en
compte dans les primes. Mais il fallait les spécifier. Les assistants sociaux
dans les hôpitaux ne sont pas pris en compte. Les agents du commerce qui sont
aussi sur le terrain pour maintenir les prix, ne sont pas pris en compte.
J’invite le gouvernement à prendre en compte toutes les autres corporations qui
sont en premier ligne dans la lutte contre la covid-19. Nous saluons déjà ce
qui a déjà été fait concernant les revendications d’ordre générale, mais nous
demandons que les autorités se penchent sur les revendications d’ordre général.
Raphaël Tanoh
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