« BEAUCOUP RESTE A FAIRE POUR LES ENSEIGNANTS DE CÔTE D'IVOIRE": Abba Eban, Membre du directoire de l’Intersyndicale de l'enseignement préscolaire et primaire de Côte d'Ivoire (ISEPPCI)


Après  à la journée mondiale des enseignants, Abba Eban, membre du directoire de l’Intersyndicale des enseignants du préscolaire et primaire de Côte d’Ivoire (Iseppci) revient sur les acquis et le chemin qui reste à parcourir.

Le 5 octobre a eu lieu la journée mondiale des enseignants. Peut-on dire qu’en Côte d’Ivoire, il y a eu des avancées dans l’amélioration de vos conditions de vie et de travail ?  
Il faut reconnaître que sur le plan financier, il y a eu d’énormes acquis. Grâce notamment aux avancements décidés par le président de la République en 2015, certains enseignants sont passés sur le plan salarial du simple au triple. Ça, c’est  à saluer. Hormis cela, en revanche, les problèmes des enseignants sont restés pour la plupart irrésolus. Vous avez, entre autres, la question des indemnités de logements qui revient de plus en plus, parce que se loger devient très difficile en Côte d’Ivoire. Le coût de la vie a fini par rattraper et même dépasser les Ivoiriens. Sur le plan administratif, le chantier est plus vaste. Il n’y a quasiment pas eu d’acquis à ce niveau.

Qu’attendiez-vous exactement des autorités sur le plan administratif ?
Pratiquement tout. Commençons par les programmes scolaires inadaptés. Je ne compte plus le nombre fois où les enseignants ont levé le ton pour demander dorénavant leur intervention dans la conception des ouvrages et programmes scolaires. Mais rien. La base de l’école se trouve au primaire. Cependant, la plupart des élèves arrivent au secondaire sans savoir lire ni écrire. Il y a un véritable problème là.

Ce sont des pédagogues certifiés qui travaillent sur les programmes et les ouvrages scolaires
Oui mais ils ne sont pas au même niveau d’information que les enseignants concernant les réalités du terrain. Les élèves sont surchargés et il n’y a personne pour le voir. Maintenant, on veut apporter l’informatique et l’anglais au primaire. Comment voulez-vous que nos enfants se concentrent sur l’essentiel, c’est-à-dire, la lecture et l’écriture ?  Il est temps d’alléger le programme au primaire et de mettre l’accent sur les matières de base, le fondamental. Le copier-coller appartient au passé.

Le dégraissage des programmes scolaires au primaire est la solution, selon vous, pour relever le niveau des élèves en lecture et en écriture ?
C’est cela. Entre le savoir être et le savoir faire, je préfère le savoir faire. Le primaire c’est la base. Lorsqu’on rate ce niveau, ça nous suit. Pourquoi avons-nous des mauvais médecins, des mauvais policiers, des mauvais enseignants, des mauvais journalistes ? C’est parce que les élèves n’apprennent rien à l’école. Et ça les suit.

Au niveau de l’administration des écoles, on assiste parfois à de nombreux dysfonctionnements, le racket et la fraude...
C’est l’une des raisons pour lesquelles nous demandons qu’on arrête de nommer les directeurs d’écoles. Dorénavant, il faut que ces personnes soient choisies par les enseignants eux-mêmes. Ils sont les seuls à savoir qui peuvent mieux gérer un établissement scolaire. Les postes nominatifs dans le système scolaire entraînent de nombreux problèmes. Parce que, lorsque ces personnes sont nommées, elles arrivent dans un seul but : régler leur compte et agir pour leur propre intérêt.
Raphaël Tanoh
Leg : #Abba Eban# veut une école saine et efficace.
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