« POURQUOI LES ENFANTS SE BALADENT EN BANDES»: Dr #Karamoko Vasséko#, sociologue à l’université F.H.B, spécialiste en sociologie de l’Education
A travers cet entretien, Dr Karamoko
Vasséko apporte son œil de sociologue à un problème de société dont on aimerait
connaitre les causes.
Pendant les fêtes ou les événements,
on retrouve de plus en plus les enfants en bandes, investir les lieux publics. Par
quoi cela s’explique ?
Je
parlerais plutôt d’acteurs au lieu d’enfants. Des acteurs en situation de vie.
D’un point de vu de la sociologie, sachez qu’il n’y a pas de phénomène naturel.
Tous les phénomènes sont sociaux, fruits des interactions sociales. Dans le
contexte actuelpar exemple, vous conviendrez avec moi que la fête est un fait
social qui fait partie des activités de l’homme, liée à la temporalité mais
aussi à la religion, selon les contextes.La fête est un moment de sociabilité
intense, un moment d’extase, de relâchement des règles. Tous les acteurs sont
libérés. Ce qui sous-tend cela, c’est le fait de jouir pleinement de la
période. Il y a donc un desserrement des structures d’éducation sur chacun des
acteurs, les règles sociales sont dilatées, on assiste à un laisser-aller.
Ce sont des gosses.Pourquoi se
baladent-ils en groupe, de quartier en quartiersans être accompagnés ?
Dans
toute approche sociologique, il faut incorporer la dimension historique. Ici, si
l’on prend la fête de ramadan, les enfants sont une catégorie d’acteurs qui
fonctionne selon la contrainte. Or, pendant la période des fêtes, il y a une
levée de ces contraintes. Ce qui permet à ces acteurs sociaux de se construire
et de participer à l’activité sociale en question. C’est donc une situation qui
conduit à tout ce que nous pouvons constater comme débordement. D’un point de
vue historique, les parents ont toujours permis aux enfants de se promener, de
prendre plaisir, de découvrir l’environnement. Cela participe de la
socialisation. Il s’agit d’amener l’enfant à s’identifier dans l’espace urbain,
à se construire, à participer à l’activité sociale. Avec la nouvelle
configuration des pratiques, c’est-à-dire le vol, la violence, ce n’est pas
seulement l’enfant qu’il faut voir mais toute la catégorie d’acteurs qui est en
jeu ici.
Qui faut-il blâmer ?
Dans
la totalité du phénomène, ce ne sont pas seulement les parents qu’il faut
incriminer. Il faut tenir compte du fonctionnement de toutes les structures sociales,
éducatives et aussi des structures de contraintes tel que l’Etat qui doit
participer à la régulation de la vie sociale. L’un des parents de l’enfant,
c’est l’Etat. Chacun doit jouer son rôle pour éviter ce que nous voyons.
Les conséquences, ce sont souvent
les larcins et plus tard peut-être la délinquance…
Ces
comportements, bien sûr, peuvent se répéter. Mais il faut tenir compte du
contexte urbain. L’urbanité a ses propres propriétés. L’enfant peut être à la
maison. Mais en dehors de la maison, il est dans un autre contexte, avec
d’autres collaborateurs. Ce genre de comportement est également le produit de
son éducation, le produit de ce qu’il regarde à la télévision. Le fait que
l’Etat fasse passer toute sorte de film à la télé construit l’enfant autrement.
N’est-ce pas lié à une communauté
ou à une pratique religieuse en particuliercomme l’indiquent certains ?
Il
y a bien sûr des clichés sur des communautés en particulier en Côte d’Ivoire,
sur des groupes ethniques. En tant qu’homme de science, je dis qu’en Côte
d’Ivoire, ce n’est pas le cas. La notion de fête ici, par exemple, est
intégrée. Tout le monde participe à la fête, qu’elle soit musulmane ou
chrétienne. Le phénomène observé pendant la fête de ramadan est aussi observé
pendant les fêtes de la Pâques. Mais avant tout, il faut noter que le
relâchement et la levée des contraintesconduisent à cela. La participation de
ces acteurs (enfants) à la découverte de l’espace social, de leur environnement,
peut conduire à la dérive.
Que faut-il faire pour juguler le
phénomène ?
C’est
un système interdépendant. Dans des espaces publics, il faut par exemple
renforcer la surveillance. L’Etat doit participer à l’éveil des consciences.
Tout commence par l’école qui est le cadre de formation des acteurs. Si l’école
est devisée, cela aura des répercutions ;d’énormes répercutions.
Réalisée
par RT
Leg :
Dr Karamoko Vasséko appelle tous les acteurs à s’impliquer dans l’encadrement
des enfants.
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