"NOS CIMETIERES SERONT CLOTURES AVEC LA VIDEO-SURVEILLANCE": Yao Kouadio Directeur de l’Environnement et du développement durable
Après
notre enquête sur l’insécurité dans les cimetières, le Directeur de
l’Environnement et du développement durable a accepté de répondre à certaines
préoccupations des populations.
Plusieurs
cas d’agressions sont régulièrement signalés dans nos cimetières municipaux,
notamment au cimetière de Williamsville, à celui d’Abobo-Baoulé et aussi à
Yopougon. Etes-vous informés de cela ?
C’est hélas la réalité. Nous avons effectivement
observé au niveau de nos cimetières, des agissements de nature fâcheuses. Nous
avons jugulé pendant un certain moment ces agressions. Pour tout vous dire, il
y a quatre ans de cela, nous avons même eu un de nos agents qui a été poignardé
au cimetière d’Abobo-Baoulé. J’avoue que depuis quelques temps, nous avons des
visites de personnes très indésirables dans nos cimetières. Quand la police
fait pression pour dégager les fumoirs dans les villes, les gens se retrouvent
pour créer des fumoirs fictifs à l’intérieur des cimetières. Ils y viennent
pour fumer de la drogue et ils disparaissent. Nous avons aperçu ces agissements
aussi bien au cimetière d’Abobo qu’au cimetière de Williamsville. Il y a même
eu des confrontations de groupes qui pour se disputer des fumoirs sur le
cimetière de Yopougon, Bonikro.
Il y
a-t-il eu des mesures pour mettre fin à ces agressions ?
Nous avons déployé sur chaque cimetière
des agents de police qui y sont en permanence. Ils effectuent des patrouilles
régulièrement pour essayer de démasquer ces agresseurs. En plus des forces de
l’ordre qui sont installés sur le cimetière, nous assurons le gardiennage de
ces cimetières. Pour davantage de
sécurité, le gouverneur a demandé que l’on puisse faire le désherbage de tous
ces cimetières afin que de très loin, on voie le mouvement des personnes. Cela été
fait. Mais avec les pluies, la végétation a commencé à repousser. Ce qui fait
que ces gens se dissimulent à travers la broussaille pour agresser. Mais quand
nous allons reprendre les opérations de désherbage, nous allons à nouveau
pouvoir apercevoir de très loin ces individus mal intentionnés. Il y a aussi
que le gouverneur a demandé de faire éclairer les cimetières. Avec cela, ces
gens n’auront pas la possibilité de venir de dissimuler dans les cimetières
pour opérer.
Les
cimetières ne sont pas éclairés le plus souvent…
Malheureusement, quand nous installons le
réseau d’électricité dans certains cimetières, les gens montent pour couper
tous les fils et enlever tous les lampadaires. Notamment dans le cimetière de
Williamsville. Quand le réseau d’éclairage de Williamsville a été détruit, par
exemple, nous avons demandé de trouver une autre solution pour l’éclairage du
cimetière de Yopougon. Ce sont autant de
mesures prises pour éviter qu’il y ait ces agressions. Ce qu’il faut savoir
c’est que nos cimetières ont été réalisés il y a plus de 30 ans. A cette
époque, l’insécurité n’étaient pas aussi grande. Si bien que nous avons fait des
clôtures relativement légères à cette époque-là. De sorte qu’aujourd’hui, ces
clôtures sont complètement dépassées. Il faut carrément les reprendre. Avant,
c’étaient des potelés avec des barbelés et c’était suffisant, parce que
l’environnement n’était pas habité. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Les
quartiers précaires viennent jusqu’au niveau des cimetières, c’est ce qui
explique en partie ces attaques. Principalement au cimetière de Williamsville,
qui est quand même un cimetière phare, nous avons demandé à la police de faire
des descentes périodiques sur le site. Et suite à cela, plusieurs personnes ont
été arrêtées.
Des agresseurs ?
Oui, il y a à peu près un mois de cela. Il
s’agit d’individus qui opéraient sur les véhicules quand les gens venaient pour
les enterrements. Ils ont été appréhendés. A côté de cela, nous avons mis en
place des équipes en observation. Leur rôle est de voir les mouvements suspects
des gens qui viennent dans ces lieux. Aujourd’hui, nous sommes en train
d’identifier tous les chercheurs, tous ceux qui travaillent dans les
cimetières, pour voir comment mettre en place un système de sorte que les inconnus
qui y entrent soient repérés. Malheureusement comme vous devez vous en douter,
on ne peut pas fermer le cimetière aux visiteurs. Et parfois nous ne pouvons
pas savoir en voyant certains de ces agresseurs, que ce sont des individus de
mauvaises intentions.
Les
fumoirs y sont-ils pour quelque chose dans les cas d’insécurité observés dans
les cimetières ?
Il faut avouer que depuis que les fumoirs
ont été détruits, nous avons de plus en plus de difficultés dans les
cimetières, parce que ce sont des espaces qui sont grands. Les fumeurs de
drogues se font passer généralement pour des gens qui sont en recueillement et
ils sont à l’autre bout du cimetière. C’est difficile de savoir ce qu’ils font.
Selon
certains responsables de cimetière, il existe des textes qui stipulent que les
véhicules ne doivent pas entrer dans les cimetières pendant les enterrements.
Nous avons hérité des textes de la France,
en terme de sécurisation des cimetières. Mais la plupart des cimetières en
France sont des espaces très réduits. Il n’y a pas de long chemin à faire pour
les inhumations. Au cimetière de Koumassi qui fait 7 hectares et au cimetière
de Port-Bouët (5 hectares) et même à Yopougon (28 hectares), vous pouvez
empêcher les véhicules d’entrer. Mais à Williamsville (48 hectares), et Abobo-Baoulé
(56 hectares), c’est difficile d’appliquer cela. Des personnes âgées y viennent
pour les inhumations, elles ne peuvent pas marcher longtemps. C’est pour cela
que sur ces deux cimetières, nous avons permis aux gens d’entrer avec leurs
véhicules. Il faut reconnaître que cela nous crée des soucis. Pour l’avenir,
nous allons réduire la taille des cimetières et aménager des parkings pour les
véhicules, parce que le problèmes d’insécurité dans nos cimetières est bien
réel.
Pourquoi
ne pas songer à l’installation de gardes armés ou de vigiles à l’entrée ?
Ce n’est pas la solution adéquate. La
solution des cimetières, c’est de faires des clôtures, des clôtures très
élevées. Le cimetière est un lieu de repos, de recueillement. Il ne serait pas aisé
qu’on y trouve des forces de l’ordre en armes, postés devant.
Psychologiquement, cela ne présente pas bien. Il faut juste ériger des
clôtures, avec un accès unique, de sorte que tous ceux qui y entrent soient
filtrés. Le gouverneur prévoit aussi de mettre en place la vidéo-surveillance dans
nos cimetières, de telle sorte que les agents de bureaux, de leurs postes,
puissent couvrir l’ensemble du cimetière. Mais tout cela ne pourra être
opérationnel que lorsque les clôtures seront faites. Pour les nouveaux
cimetières, des améliorations sécuritaires seront prises pour éviter ces
désagréments. Je veux donc rassurer les populations que le gouverneur a pris
des mesures pour pallier tous ces problèmes, afin que quand on vient dans un
cimetière, ce soit dans un esprit calme.
Interview réalisée par Raphaël Tanoh
Leg : Yao Kouadio Directeur de
l’Environnement et du développement durable annonce des mesures pour combattre
l’insécurité dans nos cimetières.
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