CONCOURS DE L'ENA: Où sont passés les candidats?
Près de deux semaines après le
lancement du concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration (#ENA#), les
candidats ne s’activent pas encore.
Sa
vieille machine agonisante avale les feuilles A4, une à une. Elle trésaille par
moments, émet un bib discontinu avant de recracher les papiers imprimés en
couleur. Entre deux tirages, l’imprimante usée fait des siennes. Alors le
gérant la caresse sur le côté, comme pour l’amadouer: « allez, bébé,
recrache-le !...Je le savais, l’entête n’a pas été imprimée…Il faut
reprendre… ». Depuis 9 h, N’Da est
scotché à son ordinateur portable qui, visiblement, ne se porte pas mieux que
l’imprimante. Dans sa cabine de deux mètres carré environ, la chaleur est
presqu’insoutenable à cause de la toiture en tôle. Mais les clients n’en ont
cure. On se bouscule à l’intérieur. Certains sont coincés sur un banc, telles
des sardines. Ceux-là sont des étudiants d’une école à proximité. Ils ont
profité de la pause pour venir s’inscrire au concours d’entrée à l’Ecole nationale
d’administration (ENA). A côté, sur un petit banc, épaule contre épaule, un
quarteron de jeunes étudiants attend impatiemment que N’Da achève d’imprimer le
document attestant l’inscription en ligne au même concours. Le problème, c’est
que le gérant semble plus rapide que sa machine. « Ça y est, c’est
fait ! », l’entend-on souffler après avoir remis à l’un de ses
clients, ses papiers imprimés. C’est 200 FCFA la feuille. Ce dernier doit ensuite
courir à l’ENA, situé juste à 50 mètres de là, pour la séance de prise de vue
que les techniciens du prestigieux établissement font à 4.000 F. Entre-temps,
le candidat a déjà déboursé 1.000 F pour s’inscrire en ligne chez N’Da. Pour
cette opération, il faut juste s’assurer de disposer un compte ‘‘money’’ chez
l’un des opérateurs de la téléphonie mobile, dans lequel se trouvent les 26.500
FCFA nécessaire pour l’inscription. Une fois sur la plateforme, N’Da valide les
informations demandées. Entre autres le numéro de table du baccalauréat. Puis,
il procède au transfert que le client doit confirmer ensuite à l’aide de son
téléphone. Mais plusieurs clients, courroucés, sont repartis sans avoir réussi
à effectuer l’opération. La raison ? Sur la plateforme, cette action chez l’un
des opérateurs téléphoniques, échoue fréquemment. « J’ai perdu de nombreux
clients à cause de cela », lâche N’Da. A côté de lui, se trouve un autre
gérant, Emmanuel, occupé comme N’Da à inscrire ses clients. Ce dernier est
confronté au même problème. Ils espèrent que ce petit souci technique sera
résolu au plus vite. Le point d’inscription en ligne installé non loin de
l’ENA, est le plus prisé. Depuis des années, les candidats aux concours de
l’ENA préfèrent venir ici pour s’inscrire. Non seulement ils peuvent se rendre
aussitôt à l’ENA en cas de difficulté, mais en plus, c’est idéal pour ceux qui
peuvent faire d’une pierre deux coups : tirer leurs fiches et se rendre
pour la séance de prise de vue. C’est donc en quelque sorte un baromètre pour
jauger l’engouement autour de cette épreuve tant prisée par les Ivoiriens. Le
problème cette année, c’est que l’engouement habituel que l’on constatait,
semble avoir pris du plomb dans l’aile. Du moins pour l’instant. Les autres
années, à la même période, selon les gérants, ils avaient plus de clients. N’Da
parle même du double. « Je n’avais pratiquement aucun temps mort »,
explique-t-il. Pour le gérant, c’est parce que l’information n’est pas encore
passée. Alain Kouassi, l’un des candidats qui a fini de s’inscrire, estime que
les gens attendront à la dernière minute pour s’activer. C’est la première fois
qu’il se présente à ce concours, cycle moyen, et l’épreuve de présélection
instaurée afin d’éliminer une première vague d’intéressés ne l’effraye pas du
tout. « Tout est dans la préparation », sourit notre interlocuteur
qui se rend à sa séance de prise de vue. Derrière lui, Touré Michèle est bien
plus modeste. « C’est un concours, chacun à sa chance », laisse
entendre l’étudiant. Jusqu’au 19 mars, les retardataires doivent s’exécuter. A
partir du 1er avril 2017, débutent les épreuves pour la
présélection. Elles seront faites sous forme de question à choix multiples
(QCM), avec 4 épreuves de coefficient 2 et d’une durée d’une heure. Il y aura
un sujet de culture générale, un sujet d’aptitude verbale, une épreuve
d’anglais et un test d’organisation ou d’aptitude numérique, laissée au choix
du candidat. Il faudra passer avec une moyenne de 10/20. Les candidats retenus
à l’issue de l’épreuve de présélection feront la visite médicale avant de
suivre des cours de préparations qui sont obligatoires. Puis, c’est la période
de composition qui est fixée du 1er au 4 août.
Raphaël
Tanoh
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Leg :
Les candidats s’activent autour du concours de l’ENA.
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