IL ETAIT UNE FOIS FLOPY!!!





Vous voulez connaître une #histoire# ? C’est celle de Flopy. Elle débute par un jour ordinaire de l’année 2006. Ce jour-là, la jeune Flopy alors assistante  du groupe Andofia d’Aboisso, doit monter sur scène à cause d’un pur accident. Amani Konan Pepin, l’homme qui dirige la troupe explique à Flopy que la conteuse titulaire a un polichinelle dans le tiroir et, donc, ne peut pas les rejoindre. Là voilà devenue #conteuse# d’un soir. Elle se drape de ses atours de narratrice, gesticule devant la foule, mime les postures théâtrales dignes d’une charmeuse. Et transporte le public de sa voix d’affabulatrice. Après cette apparition mémorable, celle qui est devenue conteuse malgré elle, se prélasse désormais dans l’idolâtrie de son auditoire. En 2006, 2007 et 2008, le concours Vacance Culture la consacre. Florence Kouadio Affoué de son vrai nom, décroche ensuite le 1er prix de l’intégration africaine du concours de conte pour jeune talent en Afrique, dénommé Contecours International 2014. Désormais, qu’elle le veuille ou non, le conte lui colle à la peau. Et quand cette étudiante à l’Institut international des arts et de l’action culturelle (Insaac) fait  la rencontre du grand Taxi-conteur, sa vie est chamboulée à jamais. Taxi-conteur est le directeur artistique de la compagnie Naforo-Ba. Ça sent le contrat pour Flopy. En 2013, elle est conteuse au festival international des arts de l’oralité avec Naforo-Ba. En 2014, l’étoile montante du conte ivoirien est au festival international de conte Yeleen qui se tient au Burkina Faso. En 2015, c’est la fulgurance. Flopy est en Martinique, au Benin, au Togo. En se remémorant ces voyages, Flopy soupire de bonheur : « Aujourd’hui, je réfléchi et je réalise que le conte, c’est toute ma vie ». Elle qui prépare en ce moment un diplôme supérieur en danse, à l’Insaac, devra être prête à exercer deux boulots : le conte et la danse. Mais c’est une combinaison qui marche bien. Cette frénésie du corps pendant la narration, ce regain de tonicité qui déchaine et fait s’envoler tout artiste, habite la conteuse à chacune de ses prestations. Et c’était le cas à la 9ème édition du Marché des arts du spectacle africain (Masa), qui s’est tenue du 5 au 12 mars à Abidjan. Flopy était là, parmi les danseurs, les musiciens, les peintres...Elle raconte un conte sur le pardon. Il s’agit de cette fabuleuse histoire qu’elle a modifiée et dans laquelle les protagonistes sont un chasseur et un crocodile. L’homme et le reptile sont amis. Quotidiennement, le chasseur apporte de la nourriture à son ‘‘copain’’ qui vit dans une mare. Mais un jour, il ne vient pas et le crocodile, très affamé, décide de sortir de sa mare pour aller chasser. Il ne tarde pas à tomber sur son ami le chasseur et décide de le manger. Avec cette histoire, Flopy se fait remarquer par la presse. C’est l’une des révélations de ce Masa. Son style ? S’il faut vraiment parler de style, ce serait cette interaction palpitante avec le public. « Je peux m’arrêter au plein milieu d’un conte si je sens que le public s’endort. Je le motive avec des répliques », souligne Flopy. Elle est même capable de dire : « Eh ! Si vous ne répondez-pas, je m’en vais, hein ! ». Les leçons de ses contes sont d’actualité. Par exemple, l’histoire de la fille qui désirait épouser un homme sans cicatrice et qui finit par tomber sur un génie. Moralité : Quand on n’a pas ce qu’on aime, il faut aimer ce qu’on a. Flopy invente des contes, comme la Fourmi et le grenier. Elle prend quelquefois certaines histoires existantes et les adapte au contexte. L’Afrique est une terre traditionnelle d’oralité. « Autrefois, lorsque qu’un sage voulait donner des conseils à quelqu’un, il lui racontait un conte et tirait la moralité. Le message était tout de suite perçu », fait savoir la jeune fille. Pour Flopy, le conte ne mourra jamais. Du moins, tant qu’il y aura des gens pour le valoriser. Des conteuses comme Yao Thérèse ou Glaï Princesse dont elle s’inspire. Elle pourrait aussi évoquer son grand-père, parce qu’il était conteur lui-aussi. Mais curieusement, Flopy ne l’apprend que dernièrement alors que coule déjà en elle la fièvre de la fable. Est-ce un hasard ou le destin qui la menée sur ce chemin ? Difficile à dire, d’autant qu’elle avait voulu abandonner le conte en 2010, avant qu’un ami ne lui susurre à l’oreille : « c’est celle-là ta voie, Flopy… » Aujourd’hui, alors que le doute  a laissé la place à la certitude, Flopy se surprend à rêvasser : Elle, propriétaire d’un centre de formation des jeunes destinés à devenir des conteurs. Cette fois-ci, ce n’est pas une fable. Et pour Flopy, un jour ce rêve se réalisera.
Raphaël Tanoh

Leg : Flopy, en train d’enchanter son public. 

tag;  #FLOPY#, #conte#, #histoire#

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