Doumbia Brahima, chef de cabinet du ministre de la Construction: "FAITES ATTENTION AUX TERRAINS DE L'AGEF"
Après
avoir constaté certaines pratiques au niveau de la cession de terrain, le
ministère de la Construction met en garde.
Depuis
la semaine dernière, le ministère diffuse un communiqué dans les différents
organes de presse, relativement aux cessions de terrains urbains de l’Agence de
gestion foncière (Agef). C’est quoi le problème?
Ces derniers temps, le ministère de la
Construction et de l’urbanisme a été saisi de plusieurs plaintes de la part des
usagers sur des terrains qui leur appartenaient et qui ont été cédés à d’autres
personnes par l’Agence de gestion
foncière (Agef). Dans les cessions
actuelles, il y a des terrains qui avaient fait l’objet de cession à des gens
et qui ont été à nouveau cédés à d’autres personnes. Du coup, on se retrouve
avec plusieurs personnes sur le même terrain. En plus de cela, il existe des
doublons sur certains terrains en dehors des lotissements. Normalement, la
mission de l’Agef consiste à constituer des réserves pour le compte l’Etat ou
des personnes morales de droit public. Malheureusement, il y a eu des
dévoiements de cette mission et cela a conduit à des cessions de grandes
parcelles en dehors des règles qui régissent le secteur. Par exemple, des
terrains cédés à des personnes de droit public ainsi qu’à des privés, cela, à
des coûts excédants. Les coûts réglementés par le décret sur la purge des
droits coutumiers ne sont pas respectés. D’autres plaintes sont arrivées et évoquent
des situations totalement contraires à la mission de l’Agef notamment des
terrains qui ont été cédés et qui sont issus de l’actif de l’ex-CTU (Compte des
terrains urbains). Vous savez que l’Agef a hérité des actifs du CTU. C’est pour
mettre fin à ces situations préjudiciables, et amener la société à agir dans le
cadre de la loi que ces mesures ont été arrêtées par le ministre, Sanogo
Mamadou.
Ces
pratiques de l’Agef sont-elles légion?
Comme je vous l’ai dit, ces derniers temps,
le ministère a été saisi de nombreuses plaintes évoquant plusieurs cas, dont
certaines pourraient vous être données par la direction des affaires juridiques
et aussi par la commission de règlement des litiges.
L’Agef
étant une structure sous tutelle du ministère de la Construction, pourquoi c’est
seulement maintenant que vous réagissez?
Tout simplement parce que c’est maintenant
que le ministère a connaissance de ces situations. Très souvent, des
dysfonctionnements naissent, mais tant qu’ils ne sont pas portés à votre
connaissance, vous pouvez ignorer qu’il y a un problème quelque part. Mais à
partir du moment où ces situations, de façon concomitante, ont été portées à la
connaissance du ministre Mamadou Sanogo, il a décidé immédiatement de prendre
les mesures qui s’imposent.
Quelles
sont les sanctions pour les personnes qui ne respecteraient pas les nouvelles
dispositions prises par le ministre ?
Nous exhortons fortement toutes les
personnes, tous les acquéreurs potentiels à se conformer à ces dispositions
arrêtées par le ministre. Si quelqu’un enfreint ces mesures, il perdra son
investissement. Parce que l’Etat ne peut plus tolérer ce genre de dysfonctionnements.
Ces
mesures ont-elles un rapport avec les chantiers d’aménagement entrepris par
l’Etat ?
C’est une coïncidence. Le ministre avait déjà
la volonté de mettre fin aux pratiques qui avaient cours, c'est-à-dire, le fait
que des lotisseurs informels aillent découper des parcelles, les vendre sans
qu’il ait un minimum d’équipements. Ceci est conforme à une loi portant
concession d’aménagement foncier que le ministre a décidé de faire appliquer
dans le cadre de la politique de l’Etat qui est de planifier le développement des
villes. Vous le savez bien, il n’y a pas longtemps, le schéma directeur du Grand
Abidjan a été adopté. Ce schéma directeur planifie le développement de la
capitale économique. Et toutes les actions qui ont cours maintenant entrent
dans l’application de ce schéma directeur. L’aménagement en est un élément,
parce qu’il permet d’offrir de véritables lots aux populations. Des lots qui
peuvent être tout de suite habités. L’objectif du ministre aujourd’hui est de
sécuriser dans un premier temps les acquéreurs de parcelles. Et dans un second temps,
toutes les structures qui travaillent dans ce secteur, y compris l’Agef, à se
conformer aux textes, aux procédures en la matière. Donc, le message à retenir,
c’est que le ministère met fin à certains dysfonctionnement qu’il a constaté. Et
subséquemment, il sécurise les acquisitions de terrain qui vont être faites par
les acquéreurs. Chaque fois que quelqu’un acquiert un terrain, il ne doit plus
faire l’objet de litiges. Désormais, pour acquérir des terrains, que ce soit des
lots ou de grandes parcelles, il y a des procédures, des textes à respecter.
Tout le monde doit se conformer à ces règles.
Pouvez-vous
nous dire quelle est la différence entre la cession et la purge ?
Je suis propriétaire d’un terrain, j’ai un
arrêté de concession définitif sur ce terrain. J’en suis le propriétaire. Donc
je le vends à M. X. Ça c’est une cession. Concernant la purge, il faut savoir
que ce sont des terrains urbains. Ces terrains appartiennent à l’Etat. Mais les
personnes qui y habitent mènent d’autres activités et elles ont un droit
d’usage de ce terrain. Mais à partir du moment où l’Etat veut le domaine pour
faire des logements, des routes, des écoles, etc. on décide donc de payer le
droit d’usage, c'est-à-dire, de compenser la perte de l’utilisation de ce
terrain par ceux qui y étaient. Cela est appelé la purge des droits coutumiers.
Ce n’est pas une vente. Et c’est cette confusion qu’il faut éviter.
Réalisée par Raphaël Tanoh
Lég : Le chef de cabinet du ministre de
la Construction pointe beaucoup de dysfonctionnements dans la vente des
terrains urbains.
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