Dr N’Guessan Kouamé, SG de la CNEC: "NOS UNIVERSITES SONT MAL GEREES''
Alors qu’ils sont en désaccord, la
Cnec section Cocody et la Cnec nationale mettent le gouvernement sous pression.
Vous avez eu le 7 juillet une
rencontre avec les différentes sections de la Cnec. De quoi s’agissait-il ?
Cette
réunion du bureau exécutif national a eu lieu à l’Institut
pédagogique national de l'enseignement technique et professionnel (ipnetp).
Il s’agissait de relever les difficultés au niveau des différentes sections. Concernant
l’Inpnet, lui-même, il faut dire qu’ils ont un problème de primes de recherches.
Les chercheurs de l’Ipnetp n’ont pas été pris en compte dans l’attribution des
primes de recherches. Ils ont donc observé un arrêt de travail la semaine
dernière, mais la direction générale est intervenue pour décanter la situation.
C’est le lieu d’interpeller la ministre de l’Enseignement supérieur et de la
recherche scientifique sur cette situation. Pourquoi nos collègues de l’Ipnetp
n’ont-ils pas été pris en compte ? Nous sommes allés voir le ministre du
Budget et il nous a dit que tout dépend du ministre de l’Enseignement
supérieur. Le problème est à son niveau. Les enseignants de l’Ipnetp donnent deux
semaines pour qu’ils soient pris en compte. Ils ne sont pas seuls. L’Institut national de la jeunesse et
des sports (Injs) et l’Institut
national supérieur des arts et de l'action culturelle (Insaac) vivent aussi
le même problème.
Où y a-t-il eu défaillance ?
Habituellement
dans les textes, on ne précisait pas quelles structures devaient être prises en
compte dans les primes de recherches. Seulement, cette année, on a précisé qui
devait être payé. Et c’est le ministre de l’Enseignement supérieur, Bakayoko-Ly
Ramata qui l’a fait. Voilà comment certains ont été omis.
Est-elle informée de la
situation ?
Oui,
le premier jour, nous l’avons contactée. Nous avons même échangé. Ensuite, il y
a eu le courrier du ministre du Budget. Mais depuis, nous n’avons pas encore eu
d’échanges.
Vous avez aussi parlé des problèmes
de l’université de Daloa…
L’heure
est grave à l’université de Daloa. C’est
seulement maintenant que l’année académique 2015-2016 vient de commencer dans
cette université au moment où certains ont fini. Vu la situation, la Cnec a
décidé de faire un tir groupé. Tous les camarades sont disponibles pour aller
dispenser les cours à Daloa afin de sauver l’année. Daloa est en retard de
plusieurs mois. La balle est dans le camp du gouvernement. Il faut que nos
camarades soient logés, qu’ils soient dans de meilleures dispositions une fois
là-bas.
Pourquoi autant de retard ?
A
Daloa, on a un problème de gouvernance. La gouvernance est mal faite, c’est
tout. Par exemple, les prélèvements de la Mutuelle générale des fonctionnaires
de Côte d’Ivoire (Mugefci) ne sont pas versés.
Comment doit se faire l’aide de l’Etat?
Il
faut faire en sorte que les enseignements se passent bien : leurs séjours,
leurs déplacements, etc.
Vous avez aussi parlé de l’Institut
national polytechnique Félix Houphouet-Boigny (Inp-HB)…
Nous
avons parlé de la privatisation annoncée de cet établissement public.
Le ministre du Budget l’a démenti.
Oui
mais nous savons ce qui se passe en-dessous. Ce que nous voulons, c’est qu’en
cas de privatisation, nos collègues gardent leurs postes et leurs privilèges. En
plus de l’Inp-HB, nous avons aussi parlé de l’université de Korhogo. Depuis un
certain temps, le président de cette université a pris en compte nos
différentes recommandations. Les enseignants, là-bas, participent à la vie de
l’université. Ils participent au conseil de l’université. Nous l’en remercions.
Au niveau de l’Ecole normale supérieure (ENS), il s’agissait d’aborder la
question de la suspension des oraux au concours. Mais le directeur général de
l’ENS est en de bon terme en ce moment avec ses enseignants. Le dernier volet
concernait le paiement de la deuxième tranche de la nouvelle prime de recherche
du mois de juin. D’ici la fin de la semaine, il faut que ce soit fait. Sinon,
nous allons aller en grève.
L’université Félix Houphouet-Boigny
est paralysée depuis hier par la Cnec, section Cocody. En êtes-vous informé ?
Nous
le savons. Ils luttent pour le paiement de leurs heures complémentaires ainsi
que leurs primes de recherches. Nous avons dit qu’il faut rentrer d’abord en
contact avec le gouvernement. Ce que nous faisons et qu’ils n’ont pas fait. Il
faut aussi déposer un préavis de grève. Ce qui n’a pas été fait à leur niveau
également.
Vous parlez de gouvernance. Mais
depuis plusieurs mois, l’université de Cocody n’a pas de président. Certain
veulent que le mode de désignation du président ou de la présidente se fasse
par vote, comme avant. Qu’en
dites-vous ?
C’est
la loi de nomination qui est là pour le moment. Cela ne nous pose pas problème.
Le problème aujourd’hui, c’est que nos universités et structures sont mal
gérées. Que ce soit à Cocody, à Bouaké, à Daloa, etc., nous demandons qu’on désigne
des enseignants qui sont aussi des manageurs. Sinon, c’est la dictature assurée.
Aussi ils ne doivent pas s’éterniser là.
Interview
réalisée par Raphaël Tanoh
Leg :
Dr N’Guessan Kouamé dit vouloir sauver l’université de Cocody.
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