BILAN SECURITE: LES GRANDES MENACES!






La lutte contre l’insécurité en Côte d’Ivoire a pris une autre tournure. Malgré un indice de sécurité favorable, les Ivoiriens s’inquiètent.

Un des éléments qui illustre mieux la situation sécuritaire avant et après le 11 avril 2011, c’est l’indice de sécurité. Cette valeur est passée d’environ 4 à 1,1 aujourd’hui. Pour tous ceux qui ont connu les deux périodes de la Côte d’ Ivoire, c’est le jour et le nuit ; la peur et le bruit des armes d’un côté, l’espoir et l’embellie économique de l’autre. Plusieurs sites de la capitale économique ont été littéralement déminés. Les milliers d’anciens combattants armés qui représentaient une menace réelle font leur entrée soit dans l’armée, où deviennent des entrepreneurs. Tous les sites qu’ils occupaient à Abidjan sont libérés. Le désarmement est une réussite. Mais ceci n’est qu’un point global de l’aspect sécuritaire en Côte d’Ivoire. Pour ce qui est de la sécurité intérieur proprement dite, les choses sont différentes.  Braquages à main armées, enlèvements, viols sont des phénomènes qui surgissent des cendres de la crise politico-militaire que le pays a traversée pendant 10 ans. En mars 2013, après la police militaire, la brigade de sécurité de la gendarmerie et les Forces spéciales, le chef de l’Etat crée le Centre de coordination des opérations décisionnelles (CCDO). « Cette force vient répondre aux questions de sécurité. Ce n’est pas la mise en place d’un Cecos bis. Le dispositif sera renforcé », expliquera Alassane Ouattara. C’est une nouvelle unité d'intervention mixte pour sécuriser la capitale économique ivoirienne. Elle compte 750 éléments composés de policiers, de gendarmes et de militaires.  Mais vu l’expérience du tristement célèbre Centre des opérations de sécurité (CeCos), de 2005 à 2011, les Ivoiriens attendent toujours de voir les résultats. En plus du CCDO, Abidjan est scindée en cinq districts de sécurité couverts par un système de puissantes caméras. L’indice de sécurité va tomber jusqu’à 1.3. Une norme proche de celle de certains pays européens. Mais les choses ne sont pas aussi simples. Une vague de banditisme naît sur nos grandes artères. Notamment à l’intérieur du pays. Ce sont des « coupeurs de routes ». Le modus operandi est simple : s’en prendre aux véhicules de transport public bondés de passagers, dévaliser tout le monde et disparaître dans la nature. La police et la gendarmerie ont du mal à les coincer, parce que les attaques sont rapides et ces fripouilles savent courir.  Même si elle a été atténuée ces derniers mois grâce à l’effort des forces de l’ordre qui n’arrêtent pas leurs patrouilles, la pratique continue de hanter les routes. Autre point noir sur le tableau pourtant reluisant du ministre de l’Intérieur et de la sécurité: les agressions dans les taxis compteurs. On se rappelle notamment cette macabre affaire de la jeune Awa Fadiga en 2014. Puis, surviendra l’horrible épisode des enlèvements d’enfants et coupeurs de tête. Mais à chaque fois, les « Terminators » de  la police ont assuré. Ces faits sont aujourd’hui des souvenirs pour les Ivoiriens. Ce qui l’est moins, par contre, c’est le phénomène des ‘’enfants microbes’’. Sortis de nulle part en 2012, des bandes organisées de gamins s’attaquent aux populations. Leur arme de prédilection : la machette. Plusieurs personnes sont tailladées, certaines, assassinées. Le but n’est rien d’autre que le vol. Sous le coup de la drogue, les acteurs juvéniles de cette nouvelle forme d’agression sèment la terreur à tout va dans les quartiers populaires, principalement à Abobo. Les flics ont du mal à lutter contre le phénomène. Le plus souvent, ce sont des gosses et lorsqu’on les poursuit, ils disparaissent dans les rues labyrinthiques des quartiers. On ne peut pas leur tirer dessus et les parents refusent de dénoncer leurs mômes. Par moments, la foule attrape un « enfant microbe », le massacre à mort. Quelques fois, ils sont simplement conduits à la police avant d’être relâchés à cause de leur jeune âge. Mais le plus souvent, ces délinquants échappent à la justice. Est-ce le laxisme des autorités ou bien l’irresponsabilité des parents ? Quoi qu’il en soit, le fléau devient peu à peu difficile à circonscrire. Ce sont aujourd’hui des adultes que l’on surprend en train de jouer ce rôle funeste, machette à la main. Exaspéré par les dégâts, le ministre de la sécurité décide de prendre le taureau par les cornes, vers fin-2015. Hamed Bakayoko lance ses Ninjas dans les batailles. Ils sont invisibles. Leur rôle : infiltrer la population. Dans le même temps, en août 2015, 1.638 gendarmes, policiers, éléments du CCDO et Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) sont déployés pour sécuriser la capitale. L’opération est un succès. Les agressions cessent. Mais quand l’étreinte est relâchée, les « enfants microbes » refont surface. Une plaie que la police s’échine toujours à guérir. Mais aujourd’hui, le monde a changé. Et les dangers les plus lointains sont à nos portes. Avec l’attaque terroriste de Grand-Bassam survenue le 13 mars dernier, l’ennemi public N°1, ce ne sont plus les petites frappes dans les rues. C’est un tueur de masse. La police devra donc repenser l’ensemble de son dispositif sécuritaire. Les citoyens seront de plus en plus impliqués dans la lutte. Et le patriotisme  prendra de plus en plus de place dans le cœur des Ivoiriens.
Raphaël Tanoh
Leg : Avec l’attaque de Grand-Bassam, l’ennemi public N°1 a changé
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