Konan Denis, sg #fonctionnaires retraités#: "ON NOUS A OUBLIES"
Ils
sont environ 60.000. Sans moyen de pression et tenus en marge de la vie de la
nation, les fonctionnaires retraités n’ont plus que les mots pour se faire
entendre. Dans cette interview, Kouassi Denis, Sg du Cofretas demande à
l’Etat de briser le silence sur le déblocage des salaires.
En
2013, le gouvernement a décidé de revaloriser les pensions des fonctionnaires
retraités de Côte d’Ivoire. Y a-t-il eu une application effective de cette
mesure?
Effectivement, en décembre 2013, le
président avait parlé de deux choses : la revalorisation des salaires et
le déblocage des salaires. Au niveau de la revalorisation de la pension des
retraités de la fonction publique, nous avons bénéficié d’une augmentation de 2,5%
de nos pensions. La mesure est entrée en vigueur en 2013. Et nous avons eu en février
2014, les rappels de janvier. Tout va bien à ce niveau.
Il
y avait un autre sujet qui vous préoccupait : le déblocage des salaires. Les
fonctionnaires retraités veulent aussi bénéficier de cette mesure. Où en est-on
dans les discussions avec l’Etat à ce niveau ?
Depuis 2009, nous avons commencé nos
revendications. La question de la revalorisation a été satisfaite. Ainsi que la
suppression des impôts sur les pensions. Depuis 2009, nous avons sollicité
beaucoup d’audiences avec le ministère de l’Emploi, des affaires sociales et de
la formation professionnelle, le ministère de la Fonction publique et de la
réforme administrative. Sans oublier, le ministère de l’Economie et des
finances. Mais on ne nous a jamais reçus. C’est plutôt les chefs de cabinet qui
étaient parfois attentifs à nos préoccupations. Jamais on ne nous a appelés
pour nous dire comment les choses vont se faire. En 2014, nous avons demandé à rencontrer le
ministre des Affaires sociales ; notre demande a été transmise au Dg de la
Cgrae (Caisse générale de retraite des agents de l’Etat, Ndlr) qui nous a reçus.
L’inspection technique de cette structure a travaillé sur le dossier qui a été ensuite
retourné au Dg de la Cgrae. Depuis cette date, nous ne savons pas si le dossier
a été traité.
Vu
la situation, pensez-vous que vous obtiendriez les effets financiers du
déblocage des salaires sur vos pensions ?
C’est un acquis, dans la mesure où nous sommes
allés au forum social de Yamoussoukro pour en parler. Nos revendications
figurent dans les résolutions de ce forum. Et ce sont ces dites résolutions que
le gouvernement est en train d’appliquer au niveau des fonctionnaires.
La
situation est tendue aujourd’hui, notamment au niveau des enseignants, qui
veulent tout paralyser pour exiger les effets financiers du déblocage. Qu’en pensez-vous ?
En tant que retraité, à un certain âge,
on parle de sagesse. Je peux donc demander aux jeunes frères de se calmer. Je
peux leur demander de patienter. Mais nous pensons qu’il faut communiquer ;
se parler pour éviter tout ce à quoi l’on assiste. Au niveau des retraités, il
faut qu’on nous appelle pour nous dire comment nos arriérés seront payés. Il
faut avoir un peu de respect pour des gens qui ont servi le pays pendant des années.
Mais à la limite, on nous oublie.
Quelle
est la situation des retraités aujourd’hui?
Cela fait 23 ans que nous attendons. Des
personnes sont décédées, d’autres sont malades. Ils ont besoin d’argent. Afin
que le gouvernement n’ait pas sur la conscience, les décès des gens qui auront
travaillé durement sans bénéficier du fruit de leur labeur, il doit nous
appeler. C’est vrai que nous n’avons pas de moyen de pression, mais nous avons
besoin d’être écoutés. J’aimerais interpeller le ministre de tutelle parce que
nous souffrons. Et demander au chef de l’Etat de nous venir en aide.
Interview réalisée par Raphaël Tanoh
Leg : Konan Kouassi Denis demande au chef de
l’Etat de leur venir en aide.
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