N'GUESSAN N'DRI, PRESIDENT DES #SYNDICS# DE #COCODY# : "ARRETEZ DE BARRICADER VOS CITES"
N’Guessan N’Dri Roger, président de l’Association intersyndicale des copropriétaires de Cocody (Aicc) :
« Arrêtez de barricader vos quartiers »
Dans cet entretien, le président de l’Association intersyndical des copropriétaires de Cocody (Aicc) revient sur l’opération de destruction des portails dans sa commune.
Depuis la semaine dernière, la mairie de Cocody démolit les portails anarchiques et les dos-d’âne dans sa commune. Etes-vous impliqué dans cette opération?
Ce n’est pas une décision qui est propre à la mairie de Cocody. Elle émane de la tutelle c’est-à-dire le ministère de l’Intérieur et de la sécurité. Toutes les mairies du district d’Abidjan ont été convoquées pour échanger sur la question. C’est ainsi qu’il a été décidé de démanteler tout ce qu’il y a comme barrière, dos-d’âne et portails anarchiques à Cocody. Je précise que les barrières et ces portails sont souvent sur des voies de désertes, des voies communales. Il ne s’agit nullement des quartiers privés. Les Syndicats de copropriété (Syndic) ont été associés à cette action. Nous avons été convoqués dans les locaux de la mairie pour échanger sur le sujet. Et nous avons tenu la population au courant. Tout un mois a été consacré à la sensibilisation. Il y a même des quartiers où les résidents ont commencé à enlever leurs portails.
Pouvez-vous nous en donner un exemple?
Au niveau de la Rue des jardins, par exemple, la résidence Bertille l’a fait. Les habitants de cette cité ont fait preuve de compréhension. Dès que nous avons donné l’information, ils se sont mis en règle.
On constate que les portails anarchiques, les dos-d’âne et les barrières sont très courants dans la commune de Cocody plus qu’ailleurs, à Abidjan. Avez-vous une explication à ce phénomène ?
La seule explication, c’est la crise. Depuis la crise que la Côte d’Ivoire a traversée, les gens ont essayé de barricader les entrées et sorties de leurs quartiers. Mais aujourd’hui, la crise est derrière nous. On parle maintenant d’émergence, de développement. Si nous voulons véritablement arriver à cela, il faut que la circulation soit fluide. Il faut arrêter de se barricader. Les portails et les barrières anarchiques ne s’expliquent donc pas. Dans plusieurs quartiers, les dos-d’âne sont si mal faits qu’on les appelle, « dos de chameau », pour rire. Ils ne respectent aucune indication de la mairie. Il faut un certain nombre de critères, tels que la présence d’une école, des enfants, etc. Mais ce n’est pas très souvent le cas.
Normalement, c’est la mairie qui doit donner son autorisation pour la mise en place des portails. Est-ce que les résidents respectent cela ?
Non, ces portails sont érigés sans aucune autorisation. Et c’est embêtant pour les usagers qui sont obligés de faire plusieurs détours pour circuler à l’intérieur des quartiers. Il n’y a aucune règle.
N’est-ce pas l’absence de Syndic dans les quartiers qui provoque cela ?
Je peux vous dire, sans ciller, que Cocody est la seule commune en Côte d’Ivoire où il y a des Syndics qui sont même déclarés. Maintenant, si vous me demandez si ce sont des syndics professionnels, je vous répondrai qu’il faut des diplômes dans le domaine de l’urbanisme. Et c’est ce que le ministère de la Construction s’attèle à faire.
Dans la même veine, on parle du ravalement des façades, des espaces verts, mais tout ceci n’est-il pas lié aux cotisations des habitants ?
Naturellement.
Des cotisations qui ne sont pas payées régulièrement…
Malheureusement c’est là, la plaie des Syndics. On ne paye pas les cotisations. Je crois que c’est pour cela que l’Etat veut prendre les choses en main, parce qu’il n’y a pas de moyens coercitifs pour obliger les gens à payer. Vous entrez chez quelqu’un, c’est bien carrelé, bien meublé, mais les charges communes ne l’intéressent pas. Dans nos cités, les gens ont les moyens, mais ils refusent de participer à la vie commune. C’est pour pallier ce problème que l’Etat veut faire le prélèvement des cotisations à la source, c’est-à-dire, à travers les factures d’eau et de courant.
Pensez-vous que ça va marcher ?
Si le décret arrive à être appliqué, je crois que les gens vont s’y faire. Il y a de vieux bâtiments à Cocody dont il faut faire le ravalement. Au Ghana où j’ai été, cela se fait sans problème. L’Etat demande à ce que chaque année, les propriétaires fassent le ravalement, faute de quoi, on vous colle une pénalité. Et ça passe !
Entretien réalisé par Raphaël Tanoh
Leg : N’Guessan N’Dri Roger demande aux résidents de payer leurs cotisations.
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