#Orientation# des #bacheliers#: L'UNIVERSITE ATTIRE, LES GRANDES ECOLES REPOUSSENT...




Depuis le verdict de la commission d’orientation des bacheliers en mi-septembre, certains parents d’élèves ont le sommeil troublé.  L’affectation de leurs enfants dans les grandes écoles est pour certains une erreur.


Sur environ 49.917 bacheliers préinscrits cette année, seulement 13.978 ont été orientés dans les universités publiques. Soit moins de 30% des effectifs. Les 70 autres pour cent (35.939 candidats) iront dans les grandes écoles privées. Parmi eux, 8.218 ont sollicité uniquement ces établissements. Donc un taux de 22%. Ces chiffres présentés par la commission d’orientation des bacheliers montrent le gap entre le nombre d’universitaires et ceux appelés communément les « grand élèves ». Ils justifient surtout la vague silencieuse de protestations qui s’est levée au sein des parents d’élèves depuis l’affichage des résultats. Mathieu K., dont la fille, détentrice d’un bac G2, s’est vue refuser les portes des universités publiques, en fait partie. La note « félicitation, vous avez été orienté », affichée sur le site de la Direction d’orientation et des examens (Dorex), l’avait pourtant apaisé. Avant que le communicateur ne constate, quelques secondes après, que son enfant n’avait droit qu’à une grande école. En attendant de connaître l’établissement, Mathieu K. a tenté une réclamation. Disons plutôt une faveur, puisque l’élève a eu la mention passable et qu’il n’y a pas d’erreur sur ses notes. C’est d’ailleurs pour cela que sa demande n’a pas abouti. Loin de se décourager, le père de famille est à l’affût de la moindre occasion. Pourquoi cet acharnement ? « Cela a toujours été mon souhait de la voir dans une université publique. Aujourd’hui, le Bts pose plus de problèmes aux étudiants qu’il n’en résout ». Pour  M. Bamba Lamine, c’est plutôt l’idéal qui est en train de germer au sein des universités publiques qui lui a mis de l’eau à la bouche. L’éradication de la violence, l’alléchant système Licence-master-doctorat (Lmd), les locaux retapés et équipés… Malheureusement, son fils qui a décroché son bac D au lycée moderne d’Abobo n’a pu obtenir le sésame de l’université Félix Houphouet-Boigny, demandée comme premier choix. Ni même celui de Nangui Abrogoua, encore moins les autres campus de l’intérieur du pays. « On l’a orienté dans une grande école. Laquelle ? Nous l’ignorons pour l’instant. Ça a été une grande déception », soupire le parent d’élève. Tout comme Mathieu K., il a tenté de  jouer sur ses relations pour faire réaffecter l’enfant dans une université publique. Mais ses tentatives ont fait chou blanc. C’est que la rigueur instaurée par Cissé Ibrahim Bacongo, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique au sein de son équipe fonctionne plutôt bien. Peut-être même un peu trop. « Dès que j’ai abordé la question avec un agent du ministère, j’ai aussitôt été raccroché au nez », en témoigne M.B, dont le fils aîné a également été affecté dans une grande école avec la mention « passable ». Le problème, c’est que certaines personnes qui ont eu la même mention sont sur la liste des admis au temple du savoir de Cocody. L’explication est toute simple, selon Kouassi Brice, sous-directeur à la Dorex. Les élèves qui ont eu la mention « passable », fait-il savoir, sont orientés en fonction de certains critères. Par exemple, un apprenant qui souhaite aller en allemand, doit avoir  12 dans cette matière, 10 en français et 9 en anglais. S’il aime les Lettres modernes, ses notes doivent être au moins de 12 en français, 09 en philosophie, 09 en langue vivante 2. Pour les futurs criminologues, c’est à partir de 12 en philosophie, 10 en français et la même note en histoire et géographie. Leur but, poursuit M. Kouassi, est de permettre aux étudiants orientés d’avoir une certaine aptitude dans les choix effectués. « Nous voulons qu’ils aillent au bout de leur formation. C’est d’ailleurs dans la même dynamique que l’Etat a orienté tous les bacheliers de cette année », se félicite le sous-directeur. Boto Jean Roger a également applaudi cet effort de Cissé Ibrahim Bacongo. Mais le président de l’Union nationale des parents d’élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Unapeeci) veut que le quota d’élèves orientés dans les universités soit revu à la hausse. « Lors de la clôture de ses travaux, l’année dernière, la commission d’inspection et d’évaluation des établissements d’enseignement supérieur a noté  le bas niveau des grandes écoles. Or, notre souhait est que l’Etat puisse mieux encadrer nos enfants », indique M. Boto. Il était donc heureux devant son poste téléviseur lorsque le directeur du service de la décentralisation des universités annonçait la date de construction des campus de Man, Bondoukou, San-Pedro. Et l’extension de ceux de Korhogo et Daloa. Pour Boto Jean, le rêve n’est pas loin de se réaliser.
Raphaël Tanoh
Leg : Depuis le départ nouveau, les bacheliers convoitent de plus en plus les universités publiques.  

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