Alhouceine Sylla (Aprhci):" VICTIMES DE #DISCRIMINATION# A L'EMBAUCHE, PORTEZ PLAINTE!"






Dans cet entretien, Alhouceine Sylla fustige le phénomène et montre les voies et moyens pour y remédier.


Quand dit-on qu’il y a discrimination ?
Il y a discrimination lorsque l’employeur tient compte de la race, du sexe, de la religion ou d’autres aspects personnels et non professionnels pour exclure un travailleur ou un intéressé.  

Que dit la loi en la matière?
La loi condamne la discrimination à l’#embauche# et au travail. Il faut une égalité de tous devant l’emploi.

Peut-on exiger à quelqu’un de suivre une formation religieuse avant de l’embaucher ?  
Si c’est un projet chrétien, il n’y a pas discrimination. Mais si nous avons affaire à un emploi normal,  c’est une preuve de discrimination. Je suis en train de piloter, par exemple, un séminaire international sur la finance islamique, qui va venir en aide à ceux qui ont des projets. Mais le concept a été mis en place par des bailleurs de fonds musulmans qui veulent aider des gens qui ont des ‘’projets halals’’, c'est-à-dire, qui respectent le concept de l’islam. Là, par exemple, ce n’est pas un cas de discrimination. Je pense que si l’objectif est d’amener des gens à rembourser leurs prêts ou à ne pas s’enfuir avec l’argent, on n’a pas besoin d’une formation biblique. Une formation universelle sur la probité, l’honnêteté, suffit.

Etes-vous confronté à des cas de discrimination dans la pratique de votre métier?
Tous les jours, nous constatons la discrimination à l’embauche. Des entreprises, par exemple, qui refusent de recruter des femmes. Tout en se disant qu’elles peuvent tomber enceinte à tout moment, ou convoler en justes noces. Cela, avant même qu’elles ne commencent à produire.

Ces femmes savent-elles en général qu’elles ont été l’objet de discrimination ?
Elles ne le savent pas parce qu’on ne le leur dira jamais. Pendant l’entretien, l’employeur se contente de les éliminer sans qu’elles ne s’en doutent. Tout comme il y a des entreprises qui refusent de recruter les handicapés.

Les insuffisants-rénaux n’y échappent pas également, alors qu’ils peuvent bien travailler...
On ne peut pas procéder au licenciement d’un travailleur sous la base de la maladie. A moins que cette maladie le rende complètement handicapé. Sinon, l’entreprise a l’obligation de trouver une activité qui soit compatible avec son état. Si elle ne le peut pas, dans ce cas, elle libère le travailleur avec un règlement à l’amiable.

Que peut faire le travailleur en cas d’abus de ce genre?
 Cette personne va porter plainte au tribunal du travail. Elle l’emportera à coup sûr.

Les victimes en sont-elles conscientes ?
Le problème des Ivoiriens, c’est que beaucoup d’entre nous ne connaissons pas nos  droits. Les textes en la manière sont également faibles. Et, en plus, l’activité économique fait que beaucoup ont peur de perdre leur emploi. Les patrons en abusent. Le temps que le tribunal du travail instruise l’affaire, le plaignant est découragé. Certains perdent même la vie avant l’aboutissement de la plainte.

Entretien réalisé par Raphaël Tanoh

Leg : Alhouceine Sylla conseille aux victimes de saisir le tribunal du travail.

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