Installations anarchiques de gares routières: UN DANGER POUR LES USAGERS!





Les gares routières poussent comme des champignons dans la capitale économique ivoirienne, au mépris de toutes dispositions réglementaires. Quitte à exposer la vie des usagers de la route aux accidents de la circulation.

Il y a un peu plus d’un an, c’était juste un petit carrefour tranquille, embelli par le prolongement du bitume du Mahou. Aujourd’hui, le carrefour Sainte-Monique, situé au Plateau-Dokui ne rassure plus. Du jour au lendemain, une gare de taxis communaux appelés wôrô-wôrô y a poussé, le long du trottoir. Et depuis lors, le tumulte et le désordre se disputent les lieux. « Ils sont arrivés avec leur lot de désordre ; vitesse, mauvais stationnement, embardées suicidaires… », se plaint  Coulibaly Mamadou, un résident du quartier. Il y a quelques semaines, un de ces véhicules roulant à vive allure est entré dans le décor. S’il n’y avait pas eu le caniveau ouvert, il aurait endommagé un des commerces ouverts qui borde le trottoir. Mais le plus déplorable dans cette situation, c’est l’emplacement même de ce lieu de stationnement. « C’est un carrefour très fréquenté. Et les chauffeurs sortent n’importe comment. Une inattention et bonjour les dégâts », déplore Koffi Martin, un cadre qui loge derrière l’église Sainte-Monique. Plus loin, devant la mairie, dans la commune voisine d’Abobo, un site assaini à coup de canons et de gaz lacrymogène,  il y a de cela quelques mois, est à nouveau ‘’pris en otage’’ des minicars  de transport en commun appelés gbaka et de wôrô-wôrô. Ainsi, ces véhicules placés en files ont  achevé de restreindre la voie recolonisée par les vendeuses. Pour traverser cette zone, les véhicules roulent lentement. Certes, ici on ne risque pas de se faire renverser à ce rythme, mais c’est la chaussée qui est en train de disparaître. Le phénomène est presque identique au Vallon, à Cocody les Duex-Plateaux. Sur un site placé derrière la prestigieuse école de police  des files de taxis wôrô-wôrô longent les deux côtés de la voie jusqu’au carrefour. A chaque heure de pointe, les queues de poisson et autres manœuvres exaspérantes des chauffeurs, irritent automobilistes et piétons. Cette gare improvisée est d’autant mal située qu’elle se trouve sur un pente. Les accrochages sont légion et ce sont les policiers chargés qui s’en frottent les mains. Avides d’espaces et peu soucieux du danger, quelques syndicats de chauffeurs ont reproduit le même spectacle écœurant devant le zoo, sur la bretelle qui monte au carrefour Duncan des Deux-Plateaux. C’est un virage dangereux que les véhicules  abordent en général, la pédale d’accélérateur au plancher. Au moindre choc, c’est l’enfer. Il y a deux ans, raconte un témoin, un Break qui roulait à tombeau ouvert, est entré en collision avec un taxi communal qui était mal sorti. Heureusement, dit-il, l’on  n’a déploré aucun mort. Mais le danger guette toujours sur ce tronçon. Comme de nombreuses gares routières improvisées çà et là, aux différents carrefours et voies stratégiques du district d’Abidjan. C’est le cas d’Adjamé-Liberté, à la descente du pont, Angré terminus 81 ou Yopougon Lavage… « Que voulez-vous qu’on fasse, si l’Etat ne nous donne pas d’espace pour nous installer ? » fulmine Adama Touré, le président de la Coordination des gares routières de Côte d’Ivoire (Cngrci).  Tout en condamnant ces installations anarchiques, M. Touré pense que cela répond à un souci de satisfaire le besoin de déplacement de la population. « Nous sommes laissés-pour-compte, il faut que les mairies nous aident à nous installer », tranche le transporteur.

Raphaël Tanoh

Leg : Le manque d’espace présenté comme la cause première du phénomène.


Encadré

Que font les mairies ?

On pourrait presque s’interroger sur le rôle de l’Unité de régulation de la circulation (Urc) dans cette situation. Mais une source au sein de l’Urc que nous avons jointe rembarre que c’est l’affaire des mairies. Du côté des mairies, on invoque un problème d’espace. A la mairie d’Abobo, les responsables veulent désormais sévir. « Ce sont les élections qui ont retardé les choses. Je pense que maintenant que les municipales sont terminées, nous allons passer à la phase de sanctions », prévient une source proche d’Adama Toungara. « Une vaste campagne de sensibilisation a été faite pour que les transporteurs aillent s’installer  à la nouvelle gare ; certains refusent toujours. Nous allons les déguerpir» réitère cette source. Le message est clair, mais sera-t-il entendu ? La question reste posée.

RT 

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