Trajet-Abidjan-Fresco: ON GRINCE DES DENTS




Long de 227 kilomètres, le tronçon routier Abidjan-Fresco est devenu un calvaire pour les usagers. Récit de voyage sur un trajet qui donne des sueurs froides aux voyageurs.

Trois heures en moyenne, une bonne dose d’adrénaline et quelques prières. Voici ce qu’il faut à tout usager qui emprunte le tronçon routier Abidjan-Fresco. En plus des barrages de dozos, chasseurs traditionnels et du spectre des coupeurs de route qui sèment terreur et désolation sur leur passage, il faut redouter une autre épreuve. Il s’agit de la route elle-même, parsemée de nid-de-poule en tout genre, des petits et des larges comme des lits de ruisseau. Le calvaire commence après la ville de Dabou et ses environs. Une fois la destination Grand-Lahou entamée, c’est un champ de creux qui se présente au conducteur du véhicule, quelquefois coupant l’asphalte en deux. Que vous soyez en véhicules 4x4 tout terrain, en berline, ou en autocar, ce sont d’épouvantables manœuvres que vous êtes obligé de faire pour ne pas se retrouver dans un ravin. Le bruit des pare-chocs raclant l’asphalte mêlé au cri des passagers constamment projetés de leurs sièges sont la musique de soutien au vrombissement du moteur tout au long du voyage. Selon des usagers, il n’est pas rare d’assister à des sorties de route sur cette voie délaissée. « Ces trous sont de véritables pièges. Si vous ne les voyez pas à temps et que vous êtes à toute vitesse, vous entrez dans le décor. Si vous êtes habitué à cette voie, votre voiture ne fera pas de vieux os », témoignera plus tard Arno Assiokro, un fils de Fresco, habitué de ce trajet. La voie étant à double sens, une brusque déviation peut s’avérer fatale. Ainsi, l’usager de cette route a  l’estomac constamment noué par la peur le long du trajet, au point qu’il  lui est difficile de profiter pleinement du paysage panoramique  qu’offrent les vastes plantations de palmier à huile et d’hévéa. Une ambiance inconfortable à laquelle s’ajoute l’angoisse de se faire attaquer par les coupeurs de route qui pullulent dans la zone. Heureusement, ce samedi 16 février, une patrouille de l’armée qui précède le cortège de Paul Koffi Koffi, ministre délégué à la Défense, sillonne la route. Elle en profite pour faire lever sur son chemin les barrages de dozos que la population n’a de cesse de dénoncer. Paul Koffi Koffi qui est conscient de l’insécurité sur ce tronçon vient  rassurer la population. Même si la question de la dégradation de la voie n’a pas été mise sur le tapis par  celle-ci, il reste que cette préoccupation appelle une réponse urgente. Cela n’a certainement pas échappé au ministre, qui a également vu ces policiers mal équipés, entre Grand-Lahou et Fresco, se servant du creux sur la voie comme herse mobile, à un poste de contrôle. Ce qui a fait ironiser un passager selon qui les nids-de-poule sur la route font également le bonheur de certaines personnes. Une véritable note d’humour après ce parcours du combattant laisse vraisemblablement  un arrière-gout amer aux usagers de cette route abandonnée.
Raphaël Tanoh
Leg : Ces nid-de-poule sont une corvée pour les automobilistes.


Encadré

Alain Lobognon équipe l’hôpital de Fresco

Après avoir vécu les affres du trajet, Alain Lobognon, député de Fresco, a apporté la bonne nouvelle à ses parents. Ce sont vingt tonnes de ciments qu’il a offert samedi à la population. La moitié, selon lui, doit servir à débuter les travaux d’un bloc de l’hôpital général de la ville. L’autre moitié sera utilisée pour construire une classe de primaire.  « J’avais pris des engagements, je les tiens », s’est félicité M. Lobognon au cours de la cérémonie de remise des dons devant l’hôpital. Le ministre a également appelé les fils de Fresco à œuvrer pour la construction de ces deux bâtiments. Né, selon ses dires, dans cet hôpital un certain 16 juillet, M. Lobognon a  exprimé sa volonté de voir le centre de santé se développer aussi vite que possible. En venant donc à Fresco, il y a invité le Lion’s Club Akwaba. Le club-service dont il est membre n’est pas venu dans la région les mains vides. Ainsi a-t-elle offert du matériel médical à l’hôpital. Ce sont trois lits médicalisés électriques, deux lits médicalisés mécaniques, des fauteuils roulants, des tables médicales, des cartons de pinces médicales des cartons de tête à perfusion. Le tout estimé à 25 millions FCFA, selon Me Tierno Barry, le président du Lion’s Club Akwaba. L’Ong humanitaire qui est habituée à construire des centres de santé partout en Côte d’Ivoire et à équiper les hôpitaux, promet revenir à Fresco avec d’autres bonnes nouvelles. Kodjo Florent, le directeur départemental de la santé pense que ce type d’œuvre social doit se poursuivre. L’hôpital, explique-t-il, a besoin d’une radiologie, d’un service de chirurgie et de gynéco-obstétrique. Elle a également besoin d’une clôture.  Le préfet, Djezou Konan, est plutôt optimiste au vu de l’engagement du ministre de la Promotion de la jeunesse, des sports et des loisirs.
RT

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