Marcory résidentiel: LA LAGUNE TUE LES POISSONS
Depuis
quelques semaines, un phénomène étrange frappe la lagune qui longue
Marcory-résidentiel: des centaines de poissons meurent sans raison apparente.
Reportage.
Ce ne sont pas des martins-pêcheurs,
mais des charognards qui planent au-dessus de la lagune derrière Marcory
résidentiel. Ce matin, ils voltigent au milieu de l’eau, se posent sur des
plantes aquatiques qui y poussent. Par moment, l’un de ses grands oiseaux s’éloigne
avec un poisson entre les griffes. Si l’opération parait facile c’est parce que
les poissons sont déjà morts. Il suffit de prêter bien attention pour constater
que la surface de l’eau verdâtre est inondée de dizaines de poissons morts qui flottent
comme des feuilles. Depuis quelques semaines, ce phénomène est devenu récurrent
sur cet étang d’eau qui borde Marcory-résidentiel. Et les habitants de la zone sont de plus en plus inquiets.
« La première fois que cela est arrivée, nous avons cru que c’était
l’œuvre de pêcheurs », affirme un vigile du quartier. Le problème, c’est
que les pêcheurs eux-mêmes ont commencé à poser des questions sur cet incident.
Puis, ces faits sont devenus de plus en plus récurrents. Comme ce mardi matin
lorsque des riverains ont découverts des centaines de poissons morts flottant
sur l’eau. Beaucoup se sont dit : « ça y est, ça
recommence ! » Derrière la
clôture de l’Institut nationale de la jeunesse et des sports (Injs), on peut voir des restes de poissons traînés
par les vagues. Certains ont été à moitié dévorés sûrement par des oiseaux. D’autre
par contre sont cachés sous des plantes
aquatiques qui poussent à cet endroit. En fait, ce sont là les poissons morts qui
n’ont pas pu être emportés par les charognards où les pêcheurs qui les
ramassent pour la vente. C’est le cas de
Marius et son frère que nous trouvons sur les lieux. Ils sont toujours aux
aguets depuis quelques semaines où le phénomène a débuté. Et lorsque des
poissons morts remontent à la surface de l’eau, ils courent chercher leur pirogue
et les filets pour ramasser ce qui est pour eux un butin prodigieux. Ce matin,
on peut admirer leur dextérité à ce jeu. Pantalon plié, l’eau jusqu’aux
cuisses, Marius fouille la surface de l’eau à la recherche de poissons morts
pendant que son frère cadet est installé dans la pirogue. Quand le premier
trouve l’un de ces vertébrés aquatiques, il s’assure d’abord qu’il n’est pas en
décomposition avant de le balancer au second. Mais la fouille est difficile car
d’autres pêcheurs avant eux ont écumé le coin.
Lorsqu’on on lui demande s’il connaît les raisons du phénomène pour oser
repêcher ces poissons morts, le pêcheur balaie la question du revers de la
main : « Il n’y a aucun risque, ils sont morts après avoir mangé des
salades aquatiques ». Ces salades aquatiques dont il parle, ce sont des fougères
à longues tiges qui poussent sur l’eau et sur la berge. Comme lui, la plupart
des habitants de la zone donnent à phénomène la même explication. Selon Marius,
ces « aliments » sont un véritable piège pour les poissons.
« Lorsqu’ils en consomment, ils se retrouvent avec les bronchites
obstruées », explique-t-il après ramassé un poisson mort avec son petit
filet. Cet accident aquatique concerne toute la berge de Marcoy-résidentiel.
Selon des témoins, le Centre anti-pollution (Ciapol) s’est rendu sur les lieux
ce matin pour prélever des échantillons de poissons morts afin de les analyser.
Mais en attend de comprendre la véritable raison de ce spectacle singulier, Marius
et son frère se frottent les mains.
Raphaël Tanoh
Raphaël Tanoh
Leg : Les poissons morts qui n’ont pas été
emportés par les pêcheurs se retrouvent sur la berge
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