Trois mois après sa réhabilitation: ROUTE DU MAHOU: Y'A PROBLEME
Elle
a donné un air rayonnant au quartier et permis la circulation fluide des
automobilistes. Malgré tout, la voie express
du Mahou fait l’objet de critiques.
Début août 2012. Mohamed Yatara, un
garçon de neuf ans, est renversé par un taxi-compteur sur la voie Mahou-route
du zoo (Cocody-Angré). L’accident s’est produit après la gare de wôrô-wôrô
(véhicules de transport en commun) du Mahou. L’enfant présente des lésions
graves au visage et sur sa jambe gauche. On le conduit à l’Hôpital militaire d’Abidjan (Hma). Le
chauffeur, lui, doit s’expliquer au 22ème arrondissement d’Angré. Quelques
semaines plus tôt, un motocycliste et un wôrô-wôrô se sont heurtés sur le même
tronçon, au niveau du premier lavage auto. Heureusement, l’on n’a déploré aucun
cas grave. Mais depuis l’ouverture de
cette voie en avril, il ne se passe pas un mois sans que les riverains
n’assistent à un triste spectacle de ce genre. «Le tronçon fait à peine un
kilomètre, mais il est rectiligne et spacieux. Quand les automobilistes
l’empruntent, ils veulent toujours aller vite», indique Michel Kouassi, un
ingénieur qui habite non loin du lycée le Mahou. Le phénomène est devenu si inquiétant que les
riverains se sont réunis au cours d’une assemblée générale récemment pour trouver
des solutions. Le lieu choisi : l’esplanade du restaurant l’Esvale,
le siège même d’Ofmas, la structure chargée de la réfection de cette route. «Nous
avons décidé qu’il soit installé des panneaux de limitation de vitesse et des
dos d’âne à intervalle régulier sur le long du tronçon. Cela, pour prévenir les
excès de vitesse et éventuellement des sorties de route qui pourraient être
très dommageables pour les piétons et habitations bordant la voie», note Bertin
Kouassi, l’un des membres de l’assemblée. Les panneaux, peut-être, mais les dos d’âne, cela
reste à voir. D’autan que leurs doléances ont été soumises à la Cellule du
ministère des Infrastructures économiques chargée de la coordination du chantier.
Mais si ce n’était que ça. L’exutoire au niveau de la gare de wôrô-wôrô déborde
lorsqu’il pleut, et déverse son ignoble contenu sur la voie. Les doyens d’âge
et les riverains ont également exposé ce problème à la Cellule susmentionnée.
Une rencontre a même eu lieu avec Ofmas. Mais le problème n’est pas aussi
simple. En plus de ces désagréments, les tuyaux de canalisation déversent les
eaux usées dans les caniveaux à ciel ouvert. «Nous avons constaté que quelques
riverains ont des tuyaux d’évacuation d’eaux usées qui déversent leur contenu dans
les caniveaux. Pour nous qui habitons au bord de la route, c’est invivable», témoigne
Bamba Moussa, un résident du Mahou. Ils sont continuellement assaillis par des
odeurs nauséabondes. Certains vont même jusqu’à parler de maladies liées à la naissance de foyers de
parasites vivant dans ces eaux usées. «Il faut que les tuyaux et regards
d’évacuation d’eaux usées et de déchets des ménages soient connectés aux égouts
souterrains», ajoute-t-il. A ce problème
d’assainissement, il faut ajouter un autre ennui. «Les deuxième et troisième
bretelles de droite en venant du carrefour Mahou pour se rendre à
l’intersection de cette voie avec la route du zoo sont des pentes très importantes. Elles reçoivent
les eaux de ruissèlement de tous les quartiers en amont. Elles drainent à elles
seules le tiers de la quantité d’eaux pluviales qui se déversent sur la voie»,
ajoute B.L., un haut cadre du quartier qui désire garder l’anonymat. Conséquence :
lorsqu’il pleut, la voie principale est inondée. B.L. fait partie de ceux qui
ont tenu l’assemblée générale sur les problèmes liés à la route, et pour lui,
il y a lieu de creuser des canalisations sur ces bretelles. «Si ces eaux ne sont pas canalisées et si ces
bretelles ne sont pas bitumées sur près de 500m, la voie du Mahou sera
constamment inondée». Mais les riverains
eux-mêmes ne sont étrangers aux désagréments constatés sur cette voie. Ceux qui
logent au bord de la route n’hésitent pas à jeter les ordures dans les
canalisations. Résultat, celles-ci sont encombrés de toutes sortes d’objets
qui, à la longue, pourraient entraîner leur bouchage. «Nous avons demandé que
les caniveaux soient recouverts, mais certains résidents ne veulent pas»,
témoigne un membre de la réunion des résidents du Mahou. Ceux qui refusent que
ces canalisations soient recouvertes prennent pour prétexte les accidents de la
circulation. Récemment, selon plusieurs témoins, un chauffeur de wôrô-wôrô
qui était en pleine vitesse, a fait une
sortie de route. Devant lui, se trouvait un box de commerce avec des gens à
l’intérieur. Ils n’ont eu leur salut qu’au caniveau ouvert qui longeait leur
magasin. Celui-ci a retenu le véhicule. Mais, comme on le dit, l’expérience
enseigne la prudence. Les premiers caniveaux non couverts sur la route
d’Abobo-zoo ont été bouchés par les commerçants et riverains qui y voyaient des
poubelles offertes et à proximité.
Raphaël Tanoh
Leg : L’assainissement reste une
préoccupation pour les riverains de la voie du Mahou.
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